GENEVE / SUISSE
Le nouveau projet d’agrandissement du MAH issu d’une commission internationale semble parti sous de meilleurs auspices.
Le Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) entrevoit une solution à ses problèmes de manque d’espace et sa vétusté, alors que les différents projets d’agrandissement ont été depuis vingt ans entravés par de multiples obstacles. Le rapport rendu public par une commission municipale mardi 26 juin apparaît avoir tiré les leçons des échecs du passé.
Nommée par Sami Kanaan, conseiller administratif de la ville de Genève chargé de la culture et du dossier, elle était co-présidée par Jacques Hainard et Roger Mayou, directeur du Musée internationale de la Croix Rouge, et composée de quatre membres non suisses, dont Hélène Lafont-Couturier, directrice du Musée des confluences de Lyon, et Jean-Luc Martinez, président-directeur du Louvre.
Oubliés l’extension surélevée du musée et le restaurant panoramique, qui caractérisaient le projet initial de Jean Nouvel de 1998 et cristallisaient les tensions - différentes associations s’opposaient à ces aménagements qui selon eux dénaturaient le bâtiment et obstruaient la lumière naturelle. Oublié également le projet d’agrandissement financé par Jean Claude Gandur qui souhaitait, avec la signature d’une convention en 2010, participer à hauteur de 13 millions d’euros et offrir sa collection au musée.
Le projet présente ainsi une augmentation de la surface du musée de 25%, passant de huit mille à dix mille mètres carrés d’espace disponible en aménageant notamment les sous-sols du musée.
Le rapport émet aussi la possibilité d’étendre l’institution dans des lieux annexes, tels la Haute École d’Art et de Design ou la butte de l’Observatoire, tous deux situé à cent mètres en face du MAH. Tirant les enseignements du passé, l’architecte Marc Calometti réaménage l’espace sans intervenir sur la structure et donc sans dénaturer le bâtiment historique construit en 1910.
Concernant la programmation, le rapport recommande d’alterner expositions temporaires et mise en avant de la collection : le MAH mettra en place des salles thématiques, afin de montrer les différentes collections, tout en conservant un espace dédié à ses œuvres les plus emblématiques. « Il faut développer un usage novateur des collections pour toucher le plus de publics possibles. Un musée est un lieu de délassement, de plaisir et de connaissance. Il faut ramener cet aspect au cœur du campus », affirme Roger Mayou.
Le musée pourra également accueillir des événements internationaux, ce qu’il n’est pas en mesure de faire pour l’heure faute de place, comme le souligne le directeur Jean-Yves Marin.
La ville de Genève doit encore trouver les financements nécessaires et continuer les concertations, notamment avec les associations qui ont par le passé mis leur veto aux différents projets.
Le référendum organisé par la ville en février 2016 avait mis fin au dernier en se prononçant à 54% contre. « Nous sommes au terme d’une étape importante et à l’aube d’un long processus », a indiqué Sami Kanaan. Alors que le rapport prévoit la fin du chantier pour 2028, un concours d’architecte sera lancé à l’aube de 2020.
Le musée désignera également un nouveau directeur à l’automne 2019 afin de succéder à Jean-Yves Marin, à la tête du musée depuis 2009.
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Nouveau départ pour la rénovation du Musée d’art et d’histoire de Genève
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