A Lyon, le devenir du Musée Guimet divise la majorité municipale

Que faire de l’ancien Musée Guimet ? A Lyon, c’est la question à 25 millions d’euros : soit la somme estimée pour réhabiliter le musée vide, depuis que ses collections ont été transférées en 2007 au musée des Confluences. Une réunion qui s’est tenue jeudi 14 septembre à l’hôtel de ville présentait cinq scénarios pour l’ancien muséum d’histoire naturelle de la ville : parmi eux, la possibilité d’une vente « au plus offrant » a reçu un accueil glacial de la part du maire du 6e arrondissement, où se trouve le bâtiment, mais aussi de l’adjointe à la Culture de la majorité municipale, Nathalie Perrin Gilbert.

« La cession du Musée Guimet créerait un gros conflit dans l’exécutif, et […] pour ma part je quitterai mes fonctions si telle était l’option choisie », annonçait l’élue dans la foulée de cette réunion, interrogée par Lyon Capitale. La réactivation de ce lieu fermé au public depuis 15 ans est l’une des priorités de l’adjointe au maire de Lyon : durant l’hiver 2022, le Musée Guimet a accueilli une partie de la Biennale d’art contemporain, puis au printemps 2023, il exposait les œuvres du street artist Shephard Fairey. Deux manifestations très positivement reçues par les Lyonnais.

Sylvain Godinot, adjoint au patrimoine, a mis sur la table la possibilité de faire du Musée Guimet un centre de réserves pour les musées du territoire : une solution où le musée reste dans le giron de la ville, mais sans l’ouvrir au public. Un élu du 6e arrondissement proposait de son côté de mettre les lieux à disposition du Centre Pompidou durant sa campagne de travaux.

Nathalie Perrin-Gilbert défend quant à elle depuis le début de la mandature actuelle l’idée d’un lieu culturel destiné à la jeunesse, une proposition appréciée par le maire du 6e arrondissement, Pascal Blache (LR). Ce dernier rejette également toute vente au privé : « On est un peu au bout de l’aventure Guimet », confiait-il à la Tribune de Lyon, déplorant l’absence d’éléments concrets pour le musée. Depuis 15 ans, plusieurs déconvenues ont contrarié les plans de reconversion de l’ancien musée d’histoire naturelle, notamment l’installation des Ateliers de la Danse dans ses murs.