Nouvelles technologies

Les satellites de Copernicus au secours du patrimoine

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 29 janvier 2019 - 517 mots

ITALIE

L’Italie promeut activement le recours à l’observation par satellite pour mieux protéger le patrimoine culturel sur terre.

Satellite
AEHF (Advanced Extremely High Frequency) Satellite

Les technologies d’observation de la Terre depuis l’espace pour la protection du patrimoine suscitent l’enthousiasme des responsables italiens, au premier rang desquels le ministre des biens et activités culturelles, Alberto Bonisoli. Le ministère, en collaboration avec la présidence du conseil des ministre, a donné l’impulsion décisive pour que la surveillance du patrimoine soit inscrite dans le prochain programme spatial européen, qui couvre la période 2021-2027.

Le programme Copernicus, observe la Terre depuis 1998 au moyen d’une batterie de satellites. Sa mission actuelle doit rendre compte des mutations causées par le changement climatique sur l’environnement, en surveillant l’atmosphère, les terres et les milieux marins. Il sert également à surveiller les frontières et observer les situations humanitaires critiques créées par des catastrophes naturelles ou les conflits humains.

Les satellites d’observation de la Terre peuvent être très utiles aussi pour la protection du patrimoine : la détection de l’affaissement des sols, la surveillance de l’étalement urbain ou la surveillance des phénomènes d’érosion ou de noircissement dus à la pollution qui affectent les monuments. Les archéologues travaillent déjà avec des images aériennes pour repérer des sites archéologiques, comme des tumuli facilement repérables vus du ciel, ou pour constater les dégâts de pillages. Les images de Copernicus pourront évidemment être utilisées en ce sens.

Dans une infolettre des utilisateurs de Copernicus datant d’août 2016, la question de l’utilisation des outils d’observation de la Terre pour le patrimoine était largement commentée, avec déjà un soutien de la présidence du conseil des ministres italiens. D’autres initiatives témoignent de l’intérêt du programme, comme le centre « SpaceToPlace » de l’Université d’Heidelberg, qui souhaite former les responsables de sites UNESCO à utiliser les données aériennes de Copernicus. Des projets européens comme HERACLES ou PROTEGHO, qui surveillent les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles sur le patrimoine, se sont également penchés sur la question, introduisant l’imagerie satellite dans leurs outils.

Le 24 avril 2017, Copernicus organisait un atelier autour de cette thématique, réunissant des acteurs de toutes les institutions concernées. Les conclusions de cette journée de travail abondaient dans le sens d’une utilisation des outils de Copernicus, insistant sur leur capacité à prévenir plutôt que guérir. Les intervenants ont néanmoins souligné que cette surveillance devenait plus effective lorsqu’elle était complétée par les outils classique de surveillance « au sol »

C’est dans ce contexte que l’Italie propose d’inscrire la sauvegarde du patrimoine culturel parmi les priorités du programme spatial européen : une requête accueillie positivement par le Conseil de l’Europe comme le Parlement. De son côté, le Comité Copernicus a constitué un groupe de travail afin d’identifier les outils et services adaptés à la protection du patrimoine. L’Italie prend logiquement la tête de cette équipe, et pourra compter sur l’appui de l’ISPRA (Institut pour la protection de l’environnement) et du CNR (Conseil national de la recherche), à la pointe sur ces questions. L’équipe se réunira pour la première fois le 11 février 2019 à Rome, dans la salle octogonale des Thermes de Dioclétien, que l’on appelle aussi « le Planétarium ».

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