ATHENES / GRECE
Les participants souhaitent que la question du patrimoine culturel s’invite lors des sommets internationaux sur le climat.
Organisée conjointement par l’UNESCO, l’ONU et le gouvernement grec, la première conférence internationale ayant pour thème les effets de la crise climatique sur le patrimoine culturel s’est tenu les 21 et 22 juin dernier, à Athènes. Climatologues, archéologues, économistes, architectes et décideurs politiques étaient réunis pour tirer la sonnette d’alarme. Le document conclusif adopté souhaite que le sujet soit pleinement intégré dans les négociations concernant la crise climatique.
Montée des eaux, érosion accélérée, incendies, sont autant de conséquences du dérèglement climatique qui compromettent la conservation du patrimoine culturel. Victime de ces différentes menaces, la Grèce a organisé cette première conférence sur le sujet. L’augmentation du niveau de la mer sur le site antique de Délos, les incendies meurtriers dans l’Attique l’été dernier, ou l’érosion visible de l’Acropole due à la pollution montrent l’urgence de la situation.
« Comme le dernier rapport du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’a démontré clairement, sans réaction immédiate à la crise climatique, les dommages causés à ces monuments d’une valeur inestimable pourraient devenir irréversibles », a déclaré le président Prokopis Pavlopoulos lors de son discours d’ouverture. Le ministre grec des affaires étrangères, Georges Katrougalos, a rappelé que « représentant une des civilisations les plus anciennes, notre pays s’est mobilisé pour amener ce sujet à un niveau international ».
Les monuments ne sont pas les seuls à être en danger ; plusieurs ateliers avaient pour thématique les changements de température et d’hygrométrie dans les bâtiments dédiés à la conservation des œuvres d’art. Dans les musées, les conditions de conservations pourraient être perturbées, avec des conséquences néfastes pour les œuvres si ces variations de microclimat étaient négligées.
Autre victime collatérale de l’urgence climatique, le patrimoine archéologique sous-marin, particulièrement riche en Méditerranée, est menacé par l’acidification des mers. Enfin, certaines langues et cultures indigènes pourraient également disparaître à cause des migrations climatiques.
De son côté, l’UNESCO s’est emparé du sujet depuis 2007. En 2016, l’organisation internationale publiait un long rapport décrivant les périls que font peser la crise climatique sur 31 sites classés. Parmi eux, beaucoup de sites naturels, mais également des monuments historiques : la Statue de la Liberté, la vieille ville de Carthagène, la lagune vénitienne, ou Stonehenge.
L’Union Européenne finance depuis 2016 le programme HERACLES qui vise à développer la résilience des sites historiques face aux bouleversements climatiques. Parmi ces solutions, il y a des dispositifs de surveillance qui permettent de prévenir les destructions causées par les intempéries, la montée des eaux, ou la sécheresse. Ces initiatives font partie des solutions présentées lors de la conférence athénienne, qui avait aussi pour objectif de dresser un panorama des avancées technologiques développées pour atténuer les effets de la crise climatique sur le patrimoine.
Dans son allocution, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que le patrimoine mondial pouvait aussi être une source de solutions pour faire face à l’urgence climatique : « Le patrimoine mondial contient des techniques de construction ou des pratiques agricole compatibles avec l’environnement. Le patrimoine immatériel recèle aussi des connaissances sur l’environnement, le climat, l’atmosphère et la biodiversité, qui illustrent notre capacité d’adaptation ».
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A Athènes, une réunion pour prendre la mesure des effets de la crise climatique sur le patrimoine culturel
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