ITALIE
Le ministre des biens et activités culturelles italien a réitéré ses déclarations sur le recrutement des directeurs de musées.
En 2015, la réforme Franceschini avait largement ouvert la direction des grand musées italiens à des conservateurs étrangers : le français Sylvain Bellenger à Capodimonte (Naples), le britannique James Bradburne à Brera (Milan), ou encore Eike Schmidt aux Offices (Florence). A la tête du ministère des biens et activités culturelles (MiBAC) depuis juin 2018, Alberto Bonisoli (Mouvement 5 étoiles) semble ne pas vouloir prolonger cette politique d’ouverture.
Le 18 janvier 2019, c’est au Times qu’il déclare ne pas « se sentir obligé de regarder à l’extérieur » pour ces postes à haute responsabilité, tout en affirmant qu’il n’aurait « pas de problèmes » à engager un directeur étranger. Alberto Bonisoli argue ensuite que ce travail « nécessite de parler avec des gens qui ne parlent pas anglais, qui sont du coin, d’un certain âge, et qui travaillent à l’italienne ».
Le quotidien anglais n’a pas manqué de faire le rapprochement entre ces déclarations et le slogan « Italie d’abord » du ministre de l’intérieur Matteo Salvini (Lega). Pour l’instant, M. Bonisoli exprime son patriotisme essentiellement en essayant de faire revenir les œuvres pillés et sorties illégalement du pays en Italie.
Le ministre avait tenu des propos semblables en juin 2018 dans le Messaggero, en septembre dans la Stampa et en octobre dans le Corriere della Serra. Dans le quotidien du soir, il estimait que « raisonner sur la base d’un passeport me semble désuet », préférant la compétence comme seul critère de recrutement. A la Stampa, il confiait que la réforme Franceschini était utile lorsqu’elle a été conçue, « mais aujourd’hui nous avons atteint une maturité qui nous permet de recruter indépendamment du passeport ». « Je porterai plus l’attention sur les italiens » glisse-t-il également au Corriere della Serra.
La dernière campagne de recrutement pour trois postes de directeurs d’institutions en décembre 2018 a recueilli les candidatures de 77 postulants, dont 5 étrangers, laissant une grande probabilité pour que les vœux de M. Bonisoli soient exaucés.
Pour autant, la France n’est pas exemplaire en la matière, le nombre de conservateurs et directeurs de musées étrangers est infinitésimal.
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L’Italie met un coup de frein à l’embauche de directeurs de musées étrangers
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