Les complications du chantier du Musée des Augustins

Toulouse. En travaux depuis 2017, rouvert ponctuellement et partiellement depuis, lors de quelques expositions temporaires, le Musée des Augustins ne devrait pas retrouver son activité normale avant 2025. Car le chantier, ou plutôt « la pluralité de chantiers », comme le précise Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire de Toulouse chargé des musées, connaît tous les rebondissements que peut rencontrer une rénovation patrimoniale. La première phase du chantier s’est achevée avec la remise en état des verrières, la mise en accessibilité des lieux, l’aménagement des locaux affectés au personnel et des travaux de peinture. Reste donc à lancer la construction tant attendue du nouveau pavillon d’accueil, dessiné par l’agence portugaise Aires Mateus.

Les fouilles archéologiques préventives entamées au mois de novembre 2020 ont retardé considérablement l’aménagement de cette extension, qui aurait dû ouvrir ses portes en octobre 2022. Car les archéologues ont fait une découverte majeure en mettant au jour les vestiges d’une chapelle de la Renaissance à l’emplacement même du futur pavillon d’accueil. La direction régionale des affaires culturelles (Drac) Occitanie interdit alors la construction au-dessus des vestiges. Parmi les options discutées entre la Ville et la Drac, c’est le déplacement de la chapelle près de son contexte de découverte qui a été retenu. « Le lieu précis doit être encore techniquement validé, explique l’adjoint aux musées. Ce sera à proximité des Augustins, peut-être même à l’intérieur du musée. »

Au printemps 2023, des fouilles complémentaires débuteront simultanément à la construction du pavillon d’accueil. À ces deux chantiers s’en ajoute un troisième, qui s’est invité en cours de route. Constatant l’état dégradé du cloître des Augustins, la Drac a préconisé des travaux de restauration. Prescrits par la préfecture, ces travaux seront menés en même temps que ceux de l’aménagement du pavillon, afin de ne pas retarder davantage la réouverture du musée. Avec les travaux à rallonge du Musée Paul-Dupuy, et ceux de la Fondation Bemberg, le public toulousain est abonné aux fermetures.

« Les Toulousains se demandent pourquoi c’est encore fermé ; ma crainte, c’est que de l’extérieur on ait l’impression qu’il ne se passe rien », fait savoir Pierre Esplugas-Labatut, dont l’ambition est de rouvrir au plus vite. La Ville a déjà investi 3 millions d’euros dans la première phase, et consacrera 3,5 millions à ce second chantier. Depuis septembre, elle s’est adjoint les services de la conservatrice Laure Dalon, recrutée pour avoir mené une réouverture réussie au Musée de Picardie. Elle pilote la rédaction d’un nouveau projet scientifique et culturel, pour un musée qui ne retrouvera pas son public avant trois ans.