Le Musée de l’Hospice Saint-Roch, à Issoudun, qui inaugure cet été son parc de sculptures avec un bronze de Masson, devient le premier musée français à posséder une sculpture du surréaliste.
Véritable extension à ciel ouvert, le parc qui vient d’ouvrir présente sur 5 000 m2 vingt-sept œuvres des XXe et XXIe siècles. Il s’agit d’acquisitions, mais aussi de dépôts, dont un beau Max Ernst de Beaubourg, ainsi que des dons et des commandes, passées entre autres à Nicolas Darrot. Ce parcours se déploie dans les anciens jardins potagers de l’hospice, redessinés et plantés d’essences évoquant les collections, tels le chêne et le figuier qui renvoient aux Arbres de Jessé, les icônes du musée.
André Masson est surtout connu comme peintre et dessinateur surréaliste. Il a cependant réalisé vingt-six sculptures et exécuté de nombreuses études. Ses premières sculptures datent des Années folles et s’apparentent à des manipulations automatiques en cire et en argile. Ses premiers bronzes sont en revanche réalisés lors de son exil aux États-Unis pendant la Seconde Guerre. Ses sculptures tardives, plus massives, traitent essentiellement de sujets liés à la mythologie et aux métamorphoses.
En 1964, l’artiste modèle Les Bacchantes, en plâtre et à l’échelle de sa main. Le premier tirage en bronze, exécuté pour la galerie Leiris, ne mesure ainsi que onze centimètres. En 1986, il procède à un nouveau tirage dans des dimensions plus monumentales et réalise cette pièce de 90 cm. Cette édition est la dernière, puisque les moules ont été détruits après le décès de l’artiste. Cette pièce unique constitue la toute première sculpture de Masson à entrer dans une collection publique en France.
Les années 1960 marquent chez Masson un regain d’intérêt pour la mythologie, à commencer par les sujets dionysiaques, qui abordent plusieurs thèmes qui lui sont chers, comme la transgression, la fusion entre l’homme et la nature ou l’énergie chtonienne. À l’image de ce bronze, où deux ménades chevauchent le dieu transformé en chevreau. Les corps des personnages sont imbriqués dans une composition sensuelle, dont la tonalité pastorale la prédestinait à être présentée dans un jardin.
Dans le sillage de l’exposition consacrée à la sculpture de Masson et dans l’optique de la création de son parc de sculptures, le Musée de l’Hospice Saint-Roch s’est positionné pour acquérir une œuvre du surréaliste. L’établissement a acheté ce rare bronze auprès du fils de l’artiste, Diego Masson, pour la somme raisonnable de 27 000 euros. Afin de faire entrer la sculpture de Masson dans les collections publiques, le musée municipal a bénéficié d’un coup de pouce de l’État et de la Région
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Les Bacchantes d’André Masson
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Les Bacchantes d’André Masson Masson