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Travaux

Le zoo de Vincennes a entamé sa mue

Par Sophie Flouquet · Le Journal des Arts

Le 13 décembre 2011 - 537 mots

Après de multiples aléas administratifs et financiers, la rénovation du Parc zoologique de Paris est engagée.

PARIS - De sa silhouette élancée, il domine toujours le site. Alors que, depuis septembre, les bulldozers font table rase des anciens aménagements du zoo de Vincennes, le Grand Rocher, symbole de ce lieu ouvert en juin 1934 après le succès du petit zoo temporaire créé pour l’Exposition coloniale de 1931, a été préservé. Il aura pourtant failli disparaître, comme l’a rappelé, le 7 décembre, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, venu poser la première pierre de ce vaste chantier. Le Parc zoologique de Paris, soit 15 hectares d’emprise au sol dans le bois de Vincennes, entame en effet une mue radicale. Dès 2004, sa grande vétusté avait soulevé l’indignation, relayée par les élus des communes riveraines du bois de Vincennes. Depuis son ouverture, seul le Grand Rocher avait en effet fait l’objet d’une restauration, en 1997. Les autres structures en treillage métallique enduit de béton constituant de faux enrochements, qui avaient été conçues par Charles Letrosne dans le but de créer une topographie au site, étaient en revanche très délabrées. Elles sont aujourd’hui détruites, une demande de protection au titre des monuments historiques émanant de la Commission du Vieux Paris, ayant été retoquée en 2010.

Sensibilisation écologique
Intervenue en 2008, la fermeture du zoo n’aura pas été immédiatement suivie du lancement des travaux. Il aura en effet fallu, au préalable, résoudre une délicate équation administrativo-financière. Situé sur un terrain appartenant à la Ville de Paris, le zoo est géré par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). En 2005, l’institution avait lancé un premier projet, signé de l’agence Beckmann-N’Thépé. Jugé trop coûteux – il prévoyait notamment la création d’un restaurant dans le Grand Rocher –, il sera finalement écarté par Bertrand-Pierre Galey, alors directeur général du MNHN, au profit d’un partenariat public-privé (PPP) destiné à en financer la restauration, chiffrée à 167 millions d’euros (dont seulement 30 millions d’euros abondés par l’État). Soit un coût quasi similaire au premier projet, mais pris en charge en grande partie par le privé. Et des architectes, Bernard Tschumi et Véronique Descharrières, relégués cette fois-ci aux seconds rôles, derrière l’entreprise de BTP qui finance les travaux, c’est-à-dire Bouygues.

Lancés seulement en septembre 2011, les travaux de ce « projet plus respectueux des finances publiques », selon Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, partenaire du PPP, ont donc démarré près de trois ans après la fermeture du zoo. D’ici à avril 2014, date prévue de sa réouverture, le site sera profondément remanié, sous la houlette de la paysagiste Jacqueline Osty. De fait, c’est le concept même du parc qui sera revu. Plutôt que de présenter les animaux pour leur exotisme, le zoo visera à susciter une sensibilisation aux questions écologiques et environnementales. Tout au long des 4 kilomètres du parcours, le visiteur sera ainsi immergé dans des paysages – sans barrières ni grillages –, des biozones évoquant cinq zones géographiques de la planète (Patagonie, zone sahélo-soudanienne, Europe, Madagascar et Guyane-Amazonie) et proposant la découverte de quelque 170 espèces animales. Le couvert végétal occupera 40 % de surface supplémentaire dans ce parc zoologique d’un tout nouveau genre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°359 du 16 décembre 2011, avec le titre suivant : Le zoo de Vincennes a entamé sa mue

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