Monument - Restauration

Le pyramidion de l’Obélisque de Louxor a enfin sa pointe

Par Louise Wagon · lejournaldesarts.fr

Le 22 juin 2023 - 449 mots

PARIS

La restauration de l’Obélisque de Louxor, menée en 2022, se clôt par la pose d’une fine pointe en or au sommet du pyramidion. 

L'Obélisque de la place de la Concorde restauré. © DRAC Île-de-France
L'Obélisque de la place de la Concorde restauré.
© DRAC Île-de-France

Le sommet de l’obélisque sur la place de la Concorde, appelé le pyramidion, a été complété d’une fine pointe en acier recouverte de feuilles d’or, d’une quinzaine de centimètres, mardi 20 juin, en présence de Rima Abdul Malak, ministre de la Culture. La pointe a été réalisée par les Ateliers d’art Saint-Jacques et la Fonderie de Coubertin

Offert par l’Égypte à la France en 1830, l’Obélisque de Louxor « est arrivé à Paris sans sa pointe érodée au fil des siècles », a expliqué à l’AFP Isabelle Morin-Loutrel, conservatrice des monuments historiques. Le sommet de l’obélisque, érigé place de la Concorde en 1836 à l’initiative du roi Louis-Philippe est resté à l’état de moignon jusqu’en 1998. A cette date , un pyramidion doré a alors été installé, mais sans sa pointe, pour des raisons techniques et par crainte de la foudre. 

Pour compléter le pyramidion, il a d’abord fallu déterminer le matériau adéquat pour résister à la foudre, puis le design de la pointe. « Il y a un travail d’étude parce qu’une pointe comme ça, en définitive, n’est pas droite. Elle est légèrement bombée. On connaît ça depuis l’Antiquité. Si l’on réalise une pointe parfaitement droite, vue en contre-plongée, elle paraîtra creuse. Donc il faut d’abord définir une courbe, qui va lui donner, d’en bas, une impression de rectitude », explique Laurent Roturier, directeur de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Île-de-France. 

Deux raisons président au choix de la pose de cette fine pointe. D’une part, la pointe, dorée à la feuille d’or, ainsi que le pyramidion qui le porte, rendent hommage à Ramsès II, commanditaire de l’obélisque. D’autre part, la pointe permettra d’éviter que les volatiles ne se posent sur l’obélisque et le recouvrent de leurs déjections, occasionnant des dégradations. 

Cette pointe parachève ainsi la restauration de l’obélisque, qui lui a permis de retrouver sa couleur granit rose moucheté d’éclats blanc, crème, gris et noir. « Ce n’est pas une dégradation importante qui a amené cette restauration, mais le souhait […] de redonner sa lumière, sa tonalité originale à cet obélisque qui a évidemment subi les affres de la pollution, en particulier automobile », expliquait Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture, dans un entretien au Parisien, en 2022. 

Le chantier d’un million d’euros, financé en grande partie par la société Kärcher et dirigé par la DRAC d’Île-de-France, s’inscrit dans le cadre de célébrations du bicentenaire du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion. C’est en septembre 1822 que l’égyptologue a annoncé avoir percé le secret des écritures égyptiennes et publié ce qui allait devenir le texte fondateur du déchiffrement des hiéroglyphes.
 

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