Le patrimoine historique syrien en danger

La Syrie inquiète particulièrement l’UNESCO. Un an après le début des révoltes contre Bachar el-Assad, son patrimoine est mutilé. Les pillages, qui existaient déjà dans le pays, se sont accentués. L’armée régulière n’hésiterait également plus à tirer sur des sites classés au patrimoine mondial de l’humanité pour déloger des rebelles venus s’y réfugier.

La directrice des musées en Syrie, Hiba al-Sakhel déplore la baisse du niveau de surveillance des sites. Les pilleurs y auraient plus aisément accès depuis le début du conflit, et viseraient les musées, monuments et chantiers de fouilles. Des pièces du Musée de Hama, du site d'Apamée ont été dérobés. « Nous avons reçu une vidéo qui montre des gens arrachant des mosaïques au marteau-piqueur à Apamée » s’est plaint à l’AFP la directrice. Les pièces volées, qui transitent par le Liban et d'autres pays voisins, sont ensuite vendues au marché noir.

De leur côté, des opposants affirment que plusieurs sites, notamment les citadelles médiévales de Qalaat al-Madiq et de Shaizar, la cité antique d'Ebla et les célèbres sites de Palmyre et d'Apamée, ont été bombardés par l'armée qui tente de reprendre les sites des mains des rebelles. Des militaires de l’armée régulière se seraient mêmes barricadés dans le Krak des Chevaliers.

Fin mars, l'Unesco avait demandé aux « parties impliquées dans le conflit » en Syrie d’assurer la protection de son héritage culturel exceptionnel, tandis que l'opposition syrienne tirait également la sonnette d'alarme, affirmant que les attaques de l'armée mettaient en péril des sites historiques.