PARIS [16.11.09]- Bachar el-Assad, le président syrien, a profité de sa deuxième visite en France en moins de 18 mois pour rencontrer quelques journalistes et personnalités. Au menu, la situation au Proche Orient mais aussi un accord de coopération avec Le Louvre.
Nicolas Sarkozy et Bachar el-Assad ont démarré leur entretien vendredi 13 novembre, en évoquant la collaboration entre Le Louvre et la Syrie a-t-on appris lors d’un face à face, l’après-midi même, entre le président syrien et quelques journalistes (dont un représentant de L’ŒIL et du JOURNAL DES ARTS) et des personnalités intéressées par le dossier syrien.
Cette collaboration avec Le Louvre s’inscrit à la suite de la convention de décembre 2006, dans laquelle le Louvre apporte son expertise dans la rénovation du musée de Damas. Elle comporte également la mise en place d’un institut de formation pour les conservateurs. Le président syrien a rappelé que le musée national syrien conserve plus de 180 000 objets archéologiques dont très peu sont montrés au public.
Bachar el-Assad a même fait de l’humour en mentionnant que cet accord comptait beaucoup pour sa femme Asma qui suit particulièrement les affaires culturelles en Syrie, et « qu’il ne pourrait pas rentrer chez lui sans cet accord ».
Les questions ont évidemment beaucoup porté sur la situation au Proche Orient, le rôle de la Syrie, ses liens avec l’Iran et ses relations avec la France. Mais à plusieurs reprises, Bachar el-Assad a souligné l’importance de la culture dans son pays. « Nous combattons l’extrémisme par les arts, la culture et l’éducation » a-t-il ainsi affirmé.
Il a regretté que la langue française ait perdu beaucoup de terrain au profit de l’anglais. Il a rappelé que lui-même parlait le français dans sa jeunesse (il a fait ses études dans le lycée franco-syrien de Damas), mais ne parle plus que l’anglais maintenant.
A une question sur l’étudiante française Clotilde Reiss, qui ne peut quitter l’Iran, Bachar el-Assad a indiqué qu’il y avait deux approches possibles : la voie judiciaire, auquel cas il s’agit « d’envoyer de bons avocats » ou la voie politique. Dans cette dernière hypothèse, il fallait considérer la demande de l’Iran de récupérer certains prisonniers détenus en France.
(Inter) « Je suis du genre à donner des réponses directes »
Le président syrien (depuis juillet 2000) a voulu se présenter sous son meilleur jour, lors de cette réunion de presse, répondant à toutes les questions avec une bonne volonté évidente, même si les réponses aux questions sur la situation au Proche-Orient, étaient connues. Flanqué sur sa droite d’Henri Loyrette et sur sa gauche de l’ancien ministre Roland Dumas, il précise qu’il apprécie le ton direct. On le devine un peu nerveux dans sa longue et mince silhouette.
Il a tenu à saluer individuellement chacun des participants, se présentant simplement, sans l’habituelle armée de gardes du corps qui entoure en général les chefs d’état. Une opération de communication d’autant plus réussie que, selon les observateurs, le président syrien est naturellement modeste et prévenant.
Le président syrien Bachar el-Assad à Paris en juillet 2008 - Photo : Ammar Abd Rabbo - Licence Creative Commons
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Dialogue direct avec le président syrien Bachar el-Assad
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