TUNIS / TUNISIE
Les collections du Musée du Bardo à Tunis, théâtre d’une attaque terroriste mercredi 18 mars, retracent la riche histoire du pays. C’est l’un des musées les plus importants du bassin méditerranéen, avec de belles collections de mosaïques romaines notamment. François Hollande l’avait visité en juillet 2013.
Le Musée du Bardo est considéré comme un des plus importants musées du bassin méditerranéen, le plus riche du continent africain après le Musée égyptien du Caire. Ses collections rendent compte du cosmopolitisme historique de la Tunisie. Le Bardo est en effet un des rares musées du pourtour méditerranéen à présenter dans un même lieu les cultures hellénistique, romaine, chrétienne, islamique et juive, ce qui fait toute sa force. Il possède surtout la plus grande collection de mosaïques romaines au monde, dont des pièces exceptionnelles comme la mosaïque du Triomphe de Neptune ou celle représentant le poète Virgile.
Installé dans un palais beylical du XIXe siècle, lui-même édifié sur des fondations remontant au XVe siècle, le Musée du Bardo, auparavant dénommé Musée Alaoui, a ouvert ses portes le 7 mai 1888. La fondation de ce musée est l’aboutissement d’une politique de patrimonialisation des biens culturels, et vise à réunir des collections muséographiques reflétant les grandes périodes de l’histoire du pays, de la préhistoire à l’époque contemporaine.
Le Musée du Bardo a beaucoup souffert de la période troublée ayant fait suite au Printemps arabe. Alors que l’on enregistrait environ 600 000 entrées en 2005, soit 20 % de la totalité des 55 sites et musées de Tunisie, la fréquentation a été divisée par trois en 2012. Cela a également retardé le plan d’extension du Bardo, lancé au printemps 2009, pour faire de ce musée national un pôle majeur pour le développement culturel et touristique du pays. La nouvelle aile du musée, inaugurée en 2012, a permis de doubler les espaces et les œuvres exposées, en passant à 8000 pièces, et d’augmenter la capacité d’accueil. Les travaux ont également concerné la réhabilitation du musée historique. « La nouvelle présentation se veut être un témoignage de l’identité culturelle de la Tunisie à travers les six départements nouveaux qui sont dédiés à la Préhistoire, à la civilisation phénico-punique, au monde numide, à la collection sous-marine de Mahdia, à l’Antiquité tardive et à la civilisation de l'Islam depuis quinze siècles », annonce Taher Ghalia, Conservateur en chef du musée national du Bardo. Avec cette rénovation moderne, appuyée par des expositions variées, des services éducatifs et des ateliers, la Tunisie espérait faire revenir durablement les touristes sur son territoire.
Ces événements terroristes interviennent au lendemain de la signature d’une convention de partenariat au Musée du Bardo, entre l’Institut National du Patrimoine de Tunisie (INPT) et le Musée du Louvre, avec le mécénat de l’UBCI et de Total Tunisie. Il comprend la mise en valeur de 30 sculptures de la salle de Carthage, ainsi que l’aménagement des réserves lapidaires et la formation du personnel tunisien. Un partenariat avec le Musée du Louvre avait déjà été établi pour la période 2009-2014 : il concernait la restauration et la présentation de la collection des sculptures romaines du Musée National du Bardo, et prévoyait l’échange des expositions entre les deux institutions muséales.
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Le Musée du Bardo : un symbole de l’histoire cosmopolite tunisienne
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