Le Musée d’histoire naturelle de Lille ferme pendant 2 ans

Le Musée d’histoire naturelle de Lille a fermé ses portes le 2 avril pour entamer une nouvelle phase de travaux. La première étape du chantier, menée d’octobre 2020 à mai 2021, s’était concentrée sur l’aménagement d’une nouvelle entrée et sur la création d’une boutique-café. Le musée se lance cette fois-ci dans d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement qui augmenteront considérablement la surface accessible au public et créeront de nouveaux espaces pour présenter une plus grande partie de la collection. La réouverture du musée est prévue courant 2026.

Judith Pargamin, la directrice du musée, assure que « la grande galerie que tout le monde aime sera conservée telle quelle et bénéficiera juste d’un nouvel éclairage ». En revanche, une nouvelle construction sera intégrée à l’édifice sous la forme d’un couloir vitré qui reliera les trois ailes du musée à tous les niveaux. Rémy Cointet, du cabinet d’architecture Snøhetta en charge du projet, précise que « pour une cohérence architecturale, les extensions des années 1950 [du bâtiment d’origine] seront détruites, pour créer une cour et des jardins ». Ces jardins abriteront des petits espaces consacrés à la préhistoire.

Les étages de l’aile Gosselet – aile sud de 2  500 m² auparavant occupée par la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRHS) – seront désormais accessibles au public. Un espace nommé « petit musée » rendra visible une partie des réserves, tandis qu’un espace « forum » accueillera des ateliers et des rencontres. Il est également prévu d’aménager de nouveaux espaces d’expositions temporaires, qui permettront au musée d’en proposer deux en simultanée. À l’issue des travaux, les espaces du musée ouverts au public auront ainsi augmenté de plus de 70 %.

Cet agrandissement vise à mieux mettre en valeur les collections du Musée d’histoire naturelle. Fondé en 1822, le musée a emménagé rue Gosselet en 1902, avec sa collection de 450 000 objets répartis en quatre fonds : géologie, zoologie, sciences et techniques et ethnographie. Faute de place, seuls 5 % de la collection étaient présentés au public jusqu’à aujourd’hui, avec des objets uniquement issus des fonds de géologie et zoologie. Le parcours actuel sera enrichi des collections de l’ancien musée industriel et commercial de Lille et du fonds ethnographique constitué par le notable lillois Alphonse Moillet (1822-1850).

Les collections seront réparties en plusieurs grandes thématiques sociétales à travers un parcours qui se veut immersif et interactif, le musée souhaitant concevoir « une programmation en phase avec son temps », qui inviterait les visiteurs à « se placer au cœur d’une réflexion sur l’homme et sa façon d’habiter le monde, d’interagir positivement avec lui ». Signe de cette nouvelle orientation, le musée sera renommé « Muséum de Lille  – Sciences et Sociétés » au terme des travaux.

Lorsqu’elle a lancé le projet en 2019, la municipalité de Lille lui a fixé un budget de 21,8 millions d’euros, dont 1 million financé par le Département. Marie-Pierre Bresson, adjointe au maire de Lille déléguée à la culture, a toutefois indiqué à BFM Grand Lille que cette enveloppe va « augmenter » en raison de surcoûts.