Snøhetta mènera la rénovation du Musée d’histoire naturelle de Lille

Lille (Nord). Le Musée d’histoire naturelle de Lille entre dans la seconde phase de sa transformation. Après un réaménagement de l’entrée et de l’espace d’accueil, livré en mai 2022 pour un coût de 2,6 millions d’euros, les choses sérieuses commencent pour le musée lillois : la Ville a dévoilé en décembre le lauréat du concours architectural. L’agence norvégienne Snøhetta remporte la mise, désormais abonnée aux grands chantiers culturels français – elle a récemment réalisé la rénovation du Musée Carnavalet et conduit celle du Musée de la marine au Trocadéro.

Aujourd’hui parasitée par des extensions modernes datant des années 1950, la parcelle du Musée d’histoire naturelle va retrouver sa forme en « E ». Deux cours arborées prendront la place des extensions « déconstruites » : faisant sien le « Pacte Lille bas carbone » de la municipalité, l’agence d’architecture s’est ingéniée à trouver une nouvelle vie pour les matériaux des bâtiments démontés. Première étape de ce chantier à 19 millions d’euros, le « diagnostic déchets » permettra ainsi de réutiliser un maximum de briques dans la nouvelle extension, qui formera un trait d’union, et de circulation, entre les trois branches du « E ».

La scénographie s’inscrit dans une même démarche de sobriété. Les Ateliers Adeline Rispal, qui pilotent la scénographie dans le groupement mené par Snøhetta, prévoient ainsi un dispositif de présentation des expositions temporaires qui permet la réutilisation des cimaises et vitrines d’un événement à l’autre. La scénographe s’inspire notamment des dispositifs amovibles du spectacle vivant, à l’exemple des montants, pour livrer cet espace d’exposition modulable à l’envi.

« Ce qui a été déterminant dans notre choix, c’est que l’agence a su faire le lien entre le caractère du musée et sa transformation, pour en faire un nouveau musée, l’agrandir », souligne Marie-Pierre Bresson, adjointe chargée de la culture à la Mairie de Lille. Le projet architectural valorise ainsi les espaces historiques, témoins de l’histoire scientifique du territoire local. La grande galerie comme la grande verrière, espaces forts du musée, demeureront tels quels, et accueilleront la partie réflexive du futur parcours, traitant de l’histoire du musée et de ses collections.

Au total, la rénovation et l’extension du musée offriront 70 % d’espaces supplémentaires, dans une institution aujourd’hui à l’étroit pour présenter ses quelque 450 000 objets. Parmi les nouveaux espaces, un forum expérimental, d’une surface de 700 m2, permettra d’accueillir ateliers, expériences, rencontres ou cours. Également, un « nichoir » sera consacré aux très jeunes enfants (0-3 ans) : « Ce sera un véritable espace muséal, avec des objets de collection, explique Judith Pargamin, directrice du musée. Nous avons beaucoup travaillé avec les crèches, les éducateurs pour créer ce lieu. On sera le premier musée à avoir un espace pérenne pour cette tranche d’âge. » Avec une ouverture prévue fin 2025, le nouveau Musée d’histoire naturelle affirme clairement sa vocation éducative.