LILLE
La municipalité de Lille lance le chantier de son Musée d’histoire naturelle. Les espaces dévolus à l’ accueil du public devraient être largement agrandis, et le projet scientifique de l’institution, remodelé.
Lille. Avec 122 000 visiteurs accueillis en 2019, et une belle augmentation de la fréquentation enregistrée ces dix dernières années, le Musée d’histoire naturelle est loin d’être un inconnu pour les Lillois. « Et tous ces visiteurs ne viennent pas par hasard, il faut connaître le lieu pour y venir », précise Judith Pargamin, directrice du musée. Car l’accès au musée se faisait jusqu’à présent par une entrée latérale et discrète de l’ancien bâtiment universitaire. La municipalité de Lille a lancé un grand chantier de rénovation chiffré à 20 millions d’euros, en deux phases, pour donner à ce musée une visibilité à la hauteur de sa fréquentation.
Planifiée de novembre 2020 à février 2021, la première phase offrira 400 mètres carrés supplémentaires, gagnés sur des lieux auparavant occupés par une maison des associations. Ces nouveaux espaces seront dévolus à l’accueil et au confort du public. Une entrée digne de ce nom donnant sur la rue Gosselet, artère principale du quartier, remplacera l’étroit sas de la rue de Bruxelles qui débouchait au beau milieu de l’exposition permanente. Le musée se dote d’espaces d’accueil dévolus aux groupes, les visites scolaires représentant une activité importante, et d’un café qui sera installé dans une ancienne bibliothèque restaurée. « C’est un vrai changement pour nous, explique la directrice du musée. On passe d’une entrée de 10 m² à un lieu d’accueil de 400 m2. »
La seconde phase de travaux est programmée aux alentours de 2024, avec une livraison prévue pour le second semestre de 2025. Cette fois sont concernés les collections et les parcours d’exposition, lesquels seront repensés, agrandis et augmentés de nouvelles thématiques. Le musée gagnera 700 mètres carrés d’espaces d’exposition supplémentaires : cumulés avec les 400 mètres carrés de la nouvelle entrée, le lieu double quasiment sa surface d’accueil du public.
Le musée devrait changer de nom comme d’orientation. Le parcours actuel sera enrichi des collections de l’ancien musée industriel et commercial de Lille, un musée de sciences et techniques qui était destiné aux entrepreneurs locaux, ainsi que du fonds ethnographique constitué par Alphonse Moillet, notable local de la première moitié du XIXe siècle. L’articulation de ces trois collections évoque le Musée des Confluences lyonnais, un modèle revendiqué par la municipalité lilloise. « Le musée sera celui d’un territoire en changement, précise Marie-Pierre Bresson, adjointe de Martine Aubry déléguée à la culture. Nous allons y évoquer le rapport à l’avenir, au dérèglement climatique, à la biodiversité. »
Tout en gardant l’esprit « grande galerie d’histoire naturelle », apprécié par le jeune public lillois, le nouveau parcours proposera des espaces modulables, interactifs et immersifs : toutes les cases de la scénographie moderne et inclusive sont cochées dans les intentions ; le projet concret, lui, reste à dessiner. Le futur musée promet également une porosité entre les espaces d’exposition et les réserves, la scène et les coulisses. Une manière de dévoiler aux visiteurs la partie immergée de l’iceberg qu’est la collection du musée, constituée de 450 000 items.
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Lille va agrandir et moderniser son muséum
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°555 du 13 novembre 2020, avec le titre suivant : Lille va agrandir et moderniser son muséum