NEW YORK / ÉTATS-UNIS
En réponse au mouvement de protestation qui secoue le musée, Leon Black renonce à se représenter à la tête du MoMA.
Leon Black, président du conseil d’administration du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, a déclaré qu’il renonçait à briguer sa succession en juin prochain. Cette décision intervient quelques jours seulement après qu’une coalition d’artistes et de groupes militants a annoncé le lancement d’une grande opération de dix semaines pour dénoncer « l’élitisme », « le racisme » et la « misogynie » de l’institution. Baptisée « Strike MoMA » (jeu de mot sur le verbe anglais « to strike » qui signifie à la fois « faire grève » et « faire tomber »), celle-ci débutera le 9 avril et consistera en une série de débats publics, d’ateliers d’écriture, de campagnes d’agitprop et d’action directe.
En janvier, la diffusion d’un rapport confirmant que Black avait entretenu des relations « personnelles et professionnelles » avec Jeffrey Epstein alors que ce dernier avait déjà été condamné en 2008 pour trafic de mineures avait mis le feu aux poudres. Suite à ces révélations, Black avait dû quitter ses fonctions de PDG de la société d’investissement Apollo Global Management. Dans un premier temps, il n’avait cependant pas souhaité mettre fin à son mandat au MoMA.
« Se dégager de la philanthropie toxique »
Dans une lettre ouverte adressée au directeur du musée en février dernier, 157 artistes appellent alors à sa démission. Pour les cosignataires, parmi lesquels la photographe Nan Goldin, la réalisatrice Hito Steyerl et le plasticien Ai Weiwei, c’est un « strict minimum » : « Au-delà du départ de Black, il nous faut sérieusement imaginer tous ensemble un moyen de dégager l’art de l’emprise de la philanthropie toxique. »
Si « Strike MoMA » souhaite aussi le départ du milliardaire, les activistes sont loin de s’en satisfaire : « Que Black reste ou s’en aille, un consensus s’est dégagé : bien davantage que l’identité des membres de son conseil d’administration, le problème, c’est le MoMA lui-même. » L’opération veut dessiner un « avenir post-MoMA » qui donne la priorité « aux travailleurs, aux communautés locales et aux artistes plutôt qu’aux milliardaires ».
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le MoMA dans la tempête
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°564 du 2 avril 2021, avec le titre suivant : Le MoMA dans la tempête