PARIS
Le maire du VIe arrondissement de Paris lance un appel pour trouver une solution pour le Musée Hébert fermé depuis 2004.
Le Musée national Ernest Hébert, qui présente les œuvres du peintre éponyme du XIXe siècle, est fermé depuis 2004. Installé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle au 85, rue du Cherche-Midi dans le VIe arrondissement de Paris, le musée de 2 000 m² souffre de dégradations et de problèmes d’accessibilité. Le maire de l’arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, a dénoncé dans un communiqué « l’inaction totale » du ministère de la Culture, qui « laisse péricliter » ce patrimoine culturel historique.
Le musée a été créé en 1978 grâce au legs de René Patris d’Uckermann (*), descendant du peintre Ernest Hébert (1817-1908), qui a donné sa collection et l’Hôtel de Montmorency où il vivait. Il a également légué à l’Etat deux immeubles de rapport dont les revenus devaient assurer le financement du fonctionnement du musée. En 2004, le lieu ferme ses portes, le bâtiment ne correspondant pas aux normes d’hygiène et de sécurité. Placé sous la tutelle du Musée d’Orsay, l’édifice nécessite d’importants travaux de rénovation avant de pouvoir rouvrir au public. La collection est répartie entre le Musée de La Tronche, une salle dédiée à Hébert au sein du Musée d’Orsay et les réserves du musée. Mais, depuis, il est à l’abandon.
Jean-Pierre Lecoq affirme qu’il a sollicité à plusieurs reprises les différents ministres de la Culture depuis 2017, pour trouver une solution à la situation du musée. Il regrette qu’aucune avancée n’ait été faite malgré ses demandes de rendez-vous, sa visite sur place et sa réunion au cabinet du ministre de la Culture de l’époque, en 2019.
Selon lui, la principale difficulté vient d’un « imbroglio administratif » lié aux conditions du legs. En effet, le musée dépend du ministère de la Culture, les bâtiments appartiennent à la Réunion des musées nationaux (RMN) – qui n’a pas les moyens pour financer les lourds travaux de réhabilitation de l’Hôtel – et la clause légataire est gérée par la Fondation de France, qui bénéficie des rentrées financières des immeubles de rapport, mais ne se presse pas d’examiner le problème de rénovation. Enfin, le Musée d’Orsay est chargé de la gestion administrative et scientifique des collections.
Certes, la clause légataire protège la collection et les locaux qui « auraient été transformés en bureaux pour certaines "excellences" du ministère de la Culture ou pour un corps d’inspection » si celle-ci n’avait pas existé, selon l’élu – mais elle empêche également le dénouement de cette affaire.
Une première étape serait de réviser le legs, avec l’accord de la Fondation de France, et de transférer la propriété des murs au Musée d’Orsay. Ensuite, viendra la question du financement des travaux, qui coûteraient « a minima 20 millions d’euros », selon Jean-Pierre Lecoq. D’après un rapport datant d’avril 2017, rédigé par l’Inspection générale du ministère de la Culture, qui déplorait aussi le délabrement des lieux, les travaux pourraient être financés par la vente des immeubles de rapport. Une solution qui ne semble cependant pas avoir été retenue par le gouvernement, d’après Catherine Dumas, sénatrice (LR) de Paris, rapporte France 3 Paris.
« C’est un véritable appel à la responsabilité et à l’intelligence de toutes les parties prenantes dans ce dossier que je lance aujourd’hui », a déclaré Jean-Pierre Lecoq. En attendant, le statu quo perdure.
(*) Fils adoptif de Gabrielle Hébert (1853-1934, née d'Uckermann).
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Le maire du VIe alerte sur l’abandon du Musée Hébert par l’État
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