PARIS
Le ministère de la Culture annonce la vente de l’immeuble et le transfert des collections dans un musée en Isère.
Dans une lettre datée du 9 octobre, le ministère de la Culture a informé Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement de Paris, que les locaux du Musée national Ernest Hébert seront bientôt vendus, tandis que les œuvres seront transférées dans un autre musée qui est consacré au peintre, le Musée de la Tronche, en Isère.
Ce musée, créé en 1978 grâce à la donation d’un descendant d’Ernest Hébert (1817-1908), est fermé depuis 2004 pour des raisons de sécurité et d’hygiène. Début octobre, Jean-Pierre Lecoq déplorait « l’inaction totale » du ministère de la Culture, qui « laisse péricliter » ce lieu historique.
La situation est compliquée par un imbroglio administratif impliquant plusieurs acteurs dans la gestion du musée. Ce dernier est sous la responsabilité du ministère de la Culture, les bâtiments appartiennent à la Réunion des musées nationaux (RMN), la clause légataire est gérée par la Fondation de France et le Musée d’Orsay est chargé de la gestion administrative et scientifique des collections.
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a détaillé dans sa lettre les étapes pour procéder à la vente. Il faut d’abord réviser le legs de Patris d’Uckermann, le donateur du musée. « Il s’agit du préalable indispensable au transfert de la collection et à la vente de l’immeuble de la rue du Cherche-Midi par la RMN-GP, à laquelle il appartient », indique la ministre. La vente de l’immeuble parisien se fera par un appel d’offres, sans obligation de maintenir une vocation muséale dans le bâtiment.
On apprend dans cette lettre qu’en juillet dernier, la Fondation de France avait accepté de déplacer la collection au Musée Hébert de La Tronche, géré par le Conseil départemental de l’Isère. Le président de ce conseil et le président de l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie ont également « fait part de leur accord de principe ».
Le maire se dit satisfait de cette avancée, mais demeure prudent. « Après des années de mobilisation, nous ne pouvons que nous en réjouir. Toutefois, la précédente ministre, Madame Bachelot, nous écrivait en 2021 qu’une solution était “proche” sans que cela ne soit suivit d’une quelconque avancée. Nous serons donc extrêmement vigilants quant à l’évolution réelle du dossier », a-t-il déclaré au Journal des Arts.
