Les instantanés de Gabrielle Hébert

Durant ces années passées en Italie, entre 1885 et 1893, la jeune femme férue de photographies instantanées s’intéressa aussi, comme le révèle ce second opus qui lui est consacré, à la campagne italienne que son mari lui révéla, l’entraînant à la découverte de ses terres de prédilection, attentif à la formation artistique de son épouse rencontrée dans l’atelier du peintre Bellay.

Latium, Campanie, Capri, Sicile…, Gabrielle Hébert fixe la vie des villageois, des paysans et des femmes dans leurs travaux quotidiens, et celle de leurs enfants. Aucun misérabilisme dans ses images prises sur le vif ou posées, et flirtant souvent avec le pictorialisme. Tirages d’époque – Gabrielle Hébert tirait elle-même ses clichés –, photos d’album, robe de paysanne et accessoires racontent ces excursions où  apparaît parfois la silhouette d’Hébert, homme âgé à la barbe blanche en conversation avec des pêcheurs ou en train de peindre.

Aucun autoportrait ni aucune photographies révélant les traits de Gabrielle Hébert dans l’exposition, excepté le portrait que firent d’elle les frères Promori, auprès desquels elle se forma à la photographie à la Villa Médicis. Rares sont en effet les images la concernant. Un effacement toutefois tout relatif pour cette femme soucieuse de capter avant tout ce qu’elle voyait et vivait.