LA CELLE-SAINT-CLOUD
Propriété de l’Office national des forêts, ce pavillon du XVIIIe siècle fait partie des biens de l’État destinés à la vente.
La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Les façades de la place de la Concorde, celles de la place de la Bourse à Bordeaux, le château du Petit Trianon et celui de Compiègne ont un point commun : ils sont tous dus à Ange Jacques Gabriel, premier architecte du roi sous Louis XV, dont l’une des réalisations est aujourd’hui sur la liste des biens mis en vente par l’État. Témoignage historique et bijou architectural, le pavillon du Butard, à La Celle-Saint-Cloud, compte parmi ses riverains des passionnés qui souhaitent faire vivre ce patrimoine et espèrent une reprise par un opérateur public.
Ce pavillon construit en 1750 sur ordre de Louis XV est la propriété de l’Office national des forêts (ONF), comme de nombreux rendez-vous de chasse. La mise en vente du patrimoine mobilier de l’ONF, essentiellement constitué de maisons forestières, n’épargne pas le pavillon classé monument historique, qui est placé en 2015 sur la liste des biens susceptibles d’être aliénés. La Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France s’émeut alors, craignant que le pavillon du Butard connaisse le même sort qu’une autre réalisation de Gabriel, le pavillon de la Muette, cédé par l’État à un particulier. Un recours déposé la même année auprès du Conseil d’État par l’association est cependant rejeté.
Ce sont les habitants de La Celle-Saint-Cloud qui prennent le relai, organisés au sein de l’association Les Amis du Butard, créée en 2016. Si dans un premier temps il est question d’un financement participatif pour racheter le bien à l’État, les Cellois ont depuis changé leur fusil d’épaule. Pour Antoine Hulot, président de l’association, l’objectif est désormais de trouver un repreneur public pour le pavillon du Butard, en accord avec sa vocation patrimoniale et culturelle.
La piste la plus prometteuse semble conduire au Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère le Domaine de Saint-Cloud à quelques kilomètres du pavillon. En contact régulier avec le CMN et son président, Philippe Bélaval, Antoine Hulot donne sa préférence à ce scénario : « C’est la solution que nous privilégions, une reprise par l’État, pour que nous – association ou commune – nous nous entendions ensuite avec le CMN pour mettre en place le projet qui est le nôtre. » Au programme : ouverture du pavillon au public, animations culturelles, expositions historiques, concerts et réceptions privées.
Outre les contacts fructueux avec le CMN, l’association peut compter sur le soutien de la Fondation du patrimoine, qui défend elle aussi une reprise par un opérateur public auprès du ministère de la Culture. Le processus administratif suit son cours, mais la première étape, un avis de la Rue de Valois sur le monument rendu à la direction de l’Immobilier de l’État, se fait attendre.
Philippe Bélaval, qui confirme l’intérêt du CMN pour une reprise du site, en a fait part de manière officielle au ministère de la Culture. Il partage les mêmes préoccupations que l’association celloise, ouvrir le bâtiment au public et« mettre un terme à la précarité actuelle ». Fermé par l’ONF depuis 2017, le pavillon, inoccupé, voit son état se dégrader. « Ce n’est pas une ruine, rassure Antoine Hulot, mais il ne faudrait pas que ça dure dix ans ! ».
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Le CMN pourrait reprendre le pavillon du Butard
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°529 du 20 septembre 2019, avec le titre suivant : Le centre des Monuments nationaux pourrait reprendre le pavillon du butard