1967 Naissance à Châtellerault (Vienne). Fils d’un chirurgien et d’une directrice de clinique, Guillaume Poitrinal suit sa scolarité à Paris au Lycée Henri IV, puis entre à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC), dont il sort diplômé en 1989. Après un service militaire actif, qui lui vaut aujourd’hui le grade de colonel dans la réserve citoyenne de la gendarmerie nationale, le jeune homme s’envole à Londres pour son premier emploi au sein de la banque américaine Morgan Stanley au service fusion et acquisition.
1995 Cette année-là, il est repéré par le patron du groupe Unibail, Léon Bressler. Sous la houlette de ce mentor, Guillaume Poitrinal gravit les échelons au sein de l’entreprise spécialisée dans l’immobilier commercial (centres commerciaux, bureaux, complexes de congrès et d’expositions). La voie semble toute tracée pour le jeune homme, qui prend la succession de Léon Bressler en 2005 en devenant directeur général du groupe Unibail.
2007 Sous sa direction, Unibail lance une offre publique d’échange sur le groupe néérlandais Rodamco et entre au CAC 40. À la tête de la nouvelle entité Unibail-Rodamco, Guillaume Poitrinal devient alors le plus jeune dirigeant du CAC 40, âgé de seulement 39 ans. Le groupe s’implante dans douze pays et devient un leader européen de l’immobilier commercial, avec des bénéfices en augmentation à chaque publication annuelle.
2013 C’est donc à la surprise générale que Guillaume Poitrinal quitte ses fonctions en 2013 après dix-huit ans passés au sein d’Unibail, dont sept à sa direction. L’année précédente, en 2012, il a publié un essai, Plus vite ! La France malade de son temps (Ed. Grasset), une charge contre les complexités administratives : « Si la France produisait en 355 jours ce qu’elle réalise en 365, elle renouerait de facto avec une croissance de 3 %. (…) Et si la maîtrise du temps était élevée au rang de grande cause nationale par le président de la République ? »,écrit le grand patron. En 2013, son vœu est exaucé et il chargé par le président François Hollande de suivre la mise en place du « choc de simplification » voulu par le gouvernement.
2017 Guillaume Poitrinal succède à Charles de Croisset à la présidence de la Fondation du Patrimoine. L’homme a pourtant un agenda entrepreneurial déjà bien rempli. Il a cofondé en 2014 une entreprise de construction de maisons en bois à empreinte bas carbone, Woodeum, et dirige un fond d’investissement immobilier basé à Luxembourg, Icamap. Au cours de sa présidence, la Fondation du Patrimoine est largement médiatisée avec le Loto du patrimoine, organisée à l’initiative de l’animateur Stéphane Bern.
2019 Lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris, la Fondation du Patrimoine est la première à réagir en ouvrant une souscription publique et en appelant aux dons sur les plateaux télévisuels. Quelques jours plus tard, il crée la polémique en fermant la cagnotte de la Fondation en faveur de la cathédrale, contre l’avis du ministère de la Culture et du Diocèse de Paris. À la place, la fondation met en place l’opération « Plus jamais ça » au bénéfice des cas les plus urgents parmi 2 800 sites menacés en France. Pour une « prise de conscience que le patrimoine est globalement mal entretenu et fragile », défend devant l’AFP Guillaume Poitrinal, prenant de vitesse les trois autres organismes destinés à recevoir des dons pour Notre-Dame.
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Guillaume Poitrinal, un homme pressé à la Fondation du Patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°524 du 24 mai 2019, avec le titre suivant : Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du Patrimoine et entrepreneur : Un homme pressé à la Fondation du Patrimoine