Monument

La tour, prends garde !

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 13 mars 2019 - 378 mots

LA ROCHELLE

La tour Saint-Nicolas, dressée à l’entrée du port de La Rochelle, a fermé ses portes au public. Des travaux doivent être réalisés pour consolider cet édifice.

La Rochelle (Charente-Maritime). Le port de La Rochelle est célèbre pour ses trois tours médiévales. Celle qui se tient à une distance respectueuse des flots, la tour de la Lanterne, s’est fait refaire une beauté il y a quelques années. C’est aujourd’hui celle qui a les pieds dans l’eau, la tour Saint-Nicolas, qui a besoin de travaux de restauration. Et en urgence. À la fin du mois de février, le Centre des monuments nationaux (CMN), gestionnaire de la triade, a été alerté de la chute de pierres de parement provenant de la tour Saint-Nicolas, la plus imposante. L’accès de l’édifice a été condamné aux visiteurs le 1er mars, « par mesure de précaution ». Une décision survenant après que l’architecte en chef des Monuments historiques Philippe Villeneuve s’est rendu sur place et a constaté « une aggravation des désordres affectant les soubassements de la tour ».

Le bâtiment fortifié aux airs de donjon, qui avait pour fonction de défendre l’entrée du port, connaît des problèmes structurels depuis sa construction au XIVe siècle. Les fondations de la tour Saint-Nicolas, contrairement à ses voisines, sont bâties en terrain vaseux, ce qui a nui à la stabilité du monument, lequel est d’ailleurs légèrement penché. Les nombreuses réparations qu’a connues le bâtiment à travers les siècles n’ont jamais pu empêcher les mouvements de la tour provoqués par les flux et les reflux de la mer. Sous le jeu des transferts de charges, des pierres ont récemment éclaté. « Une procédure d’urgence a été lancée », explique Bernard Le Magoarou, qui vient de prendre ses fonctions en tant qu’administrateur du monument pour le compte du CMN.

Le chantier, mené par Philippe Villeneuve, va consister à ausculter l’édifice grâce à des radars, puis à injecter des mortiers dans des vides pour consolider les maçonneries. La partie inférieure du bâtiment, immergée dans l’eau, devrait faire l’objet d’un cerclage pour assurer sa stabilité. Le nouvel administrateur espère que Saint-Nicolas, la plus prisée par les visiteurs parmi les trois tours (ces sites ont accueilli plus de 143 000 personnes en 2018), pourra rouvrir pour la haute saison touristique de 2019. Avec plus de solidité dans les jambes.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°519 du 15 mars 2019, avec le titre suivant : La tour, prends garde !

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