MONTREAL / CANADA
De son côté, l’ancienne directrice -française- Nathalie Bondil réclame en justice des dommages et intérêts.
La situation reste tendue au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), alors qu’un énième rebondissement est venu ponctuer cette affaire qui déchire l’institution depuis le début de l’été. Nathalie Bondil, l’ancienne directrice du MBAM, limogée le 13 juillet dernier, a annoncé vouloir poursuivre en justice les 21 membres du conseil d’administration et réclame 1 million de dollars canadiens pour préjudice moral (640 000 euros) et 1 million de dollars de dommages et intérêts punitifs. Une annonce qui a suivi de quelques heures la démission inattendue du président du CA, Michel de la Chenelière.
Le conseil d’administration avait justifié le congédiement de Mme Bondil en lui reprochant de n’avoir rien fait pour empêcher l’instauration d’un climat de travail jugé « toxique » et « malsain ». Mais cette dernière a estimé que le conseil et son désormais ex-président ont « orchestré, mené et continuent de mener, intentionnellement, une campagne de salissage et de destruction de [sa] réputation, dans le seul et unique but de masquer la véritable raison qui les ont poussés à [la] congédier intempestivement et malicieusement de ses fonctions de directrice générale et conservatrice en chef du MBAM » dans sa demande introductive d’instance en dommages et intérêts, citée par La Presse.
Celle-ci a en effet contesté son licenciement, considérant qu’il avait plus à voir avec la nomination d’une nouvelle directrice de la conservation, Mary-Dailey Desmarais (issue d’une famille importante de mécènes du MBAM), dont elle avait pointé les « irrégularités » de recrutement.
Alors que l’affaire a fait grand bruit dans la presse canadienne, Nathalie Bondil ayant rapidement reçu le soutien de la ministre de la Culture du Québec qui l’a qualifiée de « sommité mondiale », une centaine d’employés et ex-employés du musée ont signé une lettre ouverte publiée par La Presse le 11 août pour témoigner de la situation en interne et exprimer leur point de vue sur la situation. Et leurs mots sont rudes pour leur ancienne directrice : « Harcèlement et intimidation récurrents devant témoins ont ponctué nos journées pour plusieurs d’entre nous […]. »
« Au vu de cette situation et du chaos créé, comment l’ancienne directrice générale peut-elle publiquement se présenter comme victime de « lynchage » ? Cette posture démontre une insensibilité choquante à l’égard des enjeux culturels et politiques de ce terme ainsi que des valeurs humanistes du MBAM qu’elle dit épouser. » Sur les ondes de Radio-Canada, l’ancienne directrice s’était alors dit « bouleversée » par les propos tenus par ses anciens collègues.
Dans un communiqué de presse publié le 28 août, le conseil d’administration du MBAM avait appelé à faire preuve de « davantage de réserve » dans cette affaire et demandait d’attendre les conclusions d’un expert indépendant mandaté par le ministère de la Culture et des Communications afin de pouvoir « tourner une fois pour toute la page sur cette situation malheureuse pour le musée et ses employés. »
C’était sans compter sur les poursuites (attendues) entamées par Nathalie Bondil et la démission de Michel de la Chenelière. Ce dernier est remplacé par le mécène et homme d’affaires montréalais Pierre Bourgie.
Cet article a été publié le 21 septembre 2020.
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Démission du président du Musée des beaux-arts de Montréal
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