MONTPELLIER
Montpellier - Au début du millénaire, la ville a été marquée par la plus forte croissance démographique de l’Hexagone.
La physionomie de la cité bourgeoise et étudiante du sud de la France s’est ainsi totalement transformée ; certains disent qu’elle a perdu de son charme. Depuis son ouverture en 2019, le Mo.Co a, pour sa part, changé de direction, dans tous les sens du terme. En juillet dernier, Numa Hambursin a remplacé Nicolas Bourriaud à la tête de l’établissement qui regroupe l’École supérieure des beaux-arts, la Panacée et l’Hôtel des collections, là où l’on se rend. En deux ans, le jardin du lieu, conçu par Bertrand Lavier, s’est lui aussi métamorphosé. Passé le portail, sa fontaine d’arrosoirs accueille joyeusement le visiteur au milieu d’un périmètre arboré. À deux pas de la gare, c’est comme un havre, une idée d’éden : calme, verdure et culture.
Mi-novembre, il fait assez chaud en plein soleil pour déjeuner en terrasse. Croquettes de bœuf et cochon de l’Aveyron, la carte du restaurant Faune est du genre roboratif. En cuisine, le jeune chef Sidney Verdon assure se fournir en produits locaux et de saison. Mais ce n’était pas son jour, ou bien pas le nôtre : la laitue romaine de notre salade Caesar manquait de fraîcheur et d’allant. Notre voisin de table, avec sa souris d’agneau confite accompagnée de longues carottes jaunes fondantes semblait avoir été mieux inspiré. Ou bien il aurait fallu opter pour les gnocchis au pistou de roquette et piments verts sautés, avec leur petit bouquet de cresson. Dommage. En dessert, un classique fontainebleau aux fruits rouges et coulis de cassis avec le café que l’on prendra à l’intérieur, car la température se refroidit.
Le sas de l’entrée principale a été confié pour quelques mois à Io Burgard, jeune plasticienne dont le travail est peu montré en France – on l’avait vue au centre d’art Les Capucins, à Embrun, en 2020 : ses formes blanches et fluides, mi-archaïques mi-futuristes, s’y déployaient avec une forte étrangeté. Ici, son intervention sur le bâtiment joue avec l’architecture de la porte. Une sculpture en plâtre immaculé, cyclope anthropomorphe minimaliste, est postée au milieu de deux arches colorées peintes sur verre et que l’on traverse comme un miroir (« Brèches », jusqu’au 27 mars 2022). Au-dessus du bar, la suspension en néons de Loris Gréaud, sorte de mikado électrique en état d’apesanteur, est quant à elle pérenne. Mais il faut se dépêcher pour voir l’exposition en cours, « L’épreuve des corps » : une soixantaine d’œuvres choisies dans une grande collection privée italienne, au service d’un propos âpre et décapant – ce n’est pas si courant.
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Au Mo.Co, le faune et la flore
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Au Mo.Co, le faune et la flore