Politique culturelle. Le plan de la ministre de la Culture intitulé « La Relève », pour préparer les futurs directeurs de structures culturelles labellisées, et présenté le 4 décembre est très « macronien ».
Il s’inspire des programmes de mentorat dans les grandes entreprises, appliqués ici à la recherche et au développement de talents issus de divers horizons sociaux et géographiques. Concrètement, l’association Les Déterminés est chargée de repérer 101 jeunes âgés « de 25 à 40 ans », venant des 101 départements français, qui bénéficieront d’une formation certifiante d’une durée de dix-huit mois en présentiel et en distanciel à Sciences Po Paris, ainsi que d’un accompagnement par un professionnel du secteur. Le plan cible en priorité les opérateurs dans le spectacle vivant (Scènes nationales…) et les arts visuels (Frac [Fonds régionaux d’art contemporain], musées..). « La Relève » vient compléter le très discret Cycle des hautes études de la culture réservé aux talents confirmés et en poste.
La mise en œuvre du plan est remplie de chausse-trappes : la quête des participants sera-t-elle impartiale ? permettra-t-elle d’assurer une réelle diversité ? les mentors – bénévoles – seront-ils constants dans leur accompagnement ? comment va s’effectuer la transition entre la fin de la formation, l’embauche dans une structure culturelle et le déroulé de carrière menant à la tête de la structure ?
Combien parmi ces 101 participants dirigeront une de ces structures dans dix ans ? Sans doute une minorité, mais l’important n’est pas le résultat final, il est dans le symbole et les effets induits. Le plan peut créer une dynamique de gestion des ressources humaines dans des structures qui, par leur taille, en sont dépourvues. Car au fond, le problème est moins dans la diversité des profils des directeurs et directrices que dans les difficultés de recrutement alors que, à en juger par le nombre de masters culturels, la filière ne manque pas de postulants. Lors de la conférence de presse, Rima Abdul Malak a lâché l’expression de « crise des vocations ». Cette crise reste à démontrer, mais plusieurs indices en attestent, comme les nombreux postes vacants et les profils de plus en plus jeunes dans certains postes de direction. On en connaît les raisons : manque de formation initiale au management, faible rémunération, absence de passerelles entre les filières, professions protégées… Si la culture s’est considérablement professionnalisée, elle a gardé son esprit saltimbanque dans certains domaines.
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Diversité ou crise des vocations ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°623 du 15 décembre 2023, avec le titre suivant : Diversité ou crise des vocations ?