Nouveau mode d’intervention de l’État dans la culture, les labels sont devenus un argument de qualité et de notoriété non négligeable pour les structures culturelles.
Emprunté à l’anglais label (« étiquette »), les labels se sont d’abord développés comme un outil privilégié dans les pays anglo-saxons où l’État n’intervient pas directement dans la culture. Aux États-Unis, l’Accreditation Program de l’American Alliance of Museums est depuis 1969 un outil de normalisation comparable au label « Musée de France ». La Fondation du patrimoine s’inspire également largement de l’organisation non gouvernementale anglaise English Heritage, qui remplit ce rôle de protection du patrimoine que l’on considère en France comme relevant du ressort de la puissance publique.
La démarche de labellisation repose sur une relation d’échange. La possession d’un label implique, de la part du demandeur, un engagement à respecter des critères de conformité. En contrepartie, le détenteur du label peut bénéficier d’un soutien scientifique et technique voire financier. En France, l’instruction des dossiers de labels par l’administration centrale du ministère de la Culture permet de garantir la cohérence du réseau des structures labellisées, grâce à une application uniforme des cahiers des missions et des charges au niveau national. Certains labels prévoient la signature d’une convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) qui fixe des objectifs à atteindre et, le cas échéant, les modalités de soutien financier de l’État et des collectivités territoriales. À l’issue d’une évaluation défavorable, ou en cas de modification substantielle des équilibres partenariaux, le retrait du label peut être envisagé par le ministère.
Le label définit et reconnaît ainsi les qualités d’une action ou d’une structure, les distinguant par là même d’un ensemble jugé commun. Plus qu’un soutien, il constitue un moyen important de communication pour les établissements primés, qui espèrent ainsi accroître leur attractivité. Immédiatement reconnaissable par le logotype qui lui est associé, le label est un argument de notoriété et de qualité pour séduire un public et attirer des visiteurs. Signes de prestige et de reconnaissance, les labels tendent également à créer une émulation entre établissements et sites patrimoniaux qui se traduit par une hausse des exigences de l’offre culturelle. Dans un contexte budgétaire contraint, le risque peut être, à terme, une mise en concurrence généralisée des institutions qui cherchent à obtenir, au travers de la labellisation, un soutien financier supplémentaire.
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Les labels, un nouveau mode d’intervention culturelle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°589 du 13 mai 2022, avec le titre suivant : Les labels, un nouveau mode d’intervention culturelle