PARIS [22.06.10] – Il y a un an, Frédéric Mitterrand était nommé ministre de la Culture et de la Communication. La rédaction d’Artclair.com a voulu célébrer cet anniversaire en faisant son bilan à la tête de la Rue de Valois, sous forme d’un feuilleton en cinq épisodes.
Peut-on faire le bilan de l’action d’un ministre de la Culture au terme de la première année de son mandat ? Un an, c’est évidemment un peu court pour juger de l’action d’un ministre, mais c’est suffisant pour apprécier son style, ses orientations, sa capacité et sa volonté d’agir. D’autant que la durée des mandats des ministres de la Culture est en moyenne d’à peine plus de deux ans. Les dix ans de Malraux et de Lang (en plusieurs fois pour ce dernier) ne sont que des exceptions. Et pourtant, on ne cesse de comparer les ministres de la Culture à ces deux figures tutélaires.
Cette confrontation ne joue pas en faveur des impétrants. André Malraux a construit de toutes pièces le ministère de la Culture, tandis que Jack Lang était porté par la volonté de François Mitterrand de laisser une forte empreinte culturelle dans l’histoire. Difficile de se mesurer à ces bâtisseurs quand, nécessité oblige, on fait de la gestion. L'époque du ministère missionnaire, décidé à irriguer la culture sur tout le territoire, est bel et bien révolue. D'autant que les collectivités locales ont pris le relais et sont devenues les principaux bailleurs de fonds du secteur.
Mais comment faire ?
D’abord en s’interrogeant sur ce qu’est un bon ministre de la Culture. Survient ici une difficulté : quelle focale adopter ? L’opinion publique n’a pas les mêmes attentes que les professionnels. Elle escompte avant tout du ministre qu’il assure le rayonnement de la culture française, voire qu’il l’incarne, qu’il fasse bonne figure au Festival de Cannes ou à la cérémonie des Césars et qu’il attache son nom à des événements festifs, type fête de la Musique (Jack Lang, ça tout le monde s’en souvient) ou Nuit des musées (initiée par Renaud Donnedieu de Vabres, ce que tout le monde a oublié).
Les professionnels, eux, ne sont pas insensibles au talent du ministre pour porter bien haut la culture française et définir une politique culturelle ambitieuse, mais ils le jugent surtout sur sa capacité à maintenir et augmenter son budget afin qu’il le redistribue là où c’est nécessaire, c'est-à-dire partout : d’une aide de quelques milliers d’euros pour la restauration d’une église de village à la dotation des grands établissements tels que la BnF (209 millions d’euros). Mais comme le monde de la culture draine peu de voix et que sa surface économique reste faible, l’équation se ramène à deux paramètres : le poids du ministre et l’appétence culturelle du président de la République. Ce deuxième paramètre étant très subjectif, reste donc l’influence du ministre : ses mandats politiques, sa cote dans l’opinion, ses réseaux ou plus simplement sa séduction.
Les professionnels apprécient aussi les capacités managériales du ministre : sa présence sur le terrain, son aptitude au dialogue, son volontarisme pour arbitrer des dossiers souvent très techniques voire son souhait de définir une ligne claire en matière de politique culturelle.
Alors oui, il est possible de dresser le bilan de la Mission culture de Frédéric Mitterrand au terme de sa première année. Après en avoir rappelé les grands moments (mercredi 23 juin), nous ferons le bilan de l'action de ses prédécesseurs afin d’établir un référentiel (jeudi 24 juin), puis nous évaluerons sa politique à l’aune de ce qui vient d’être dit (vendredi 25). Il faudra enfin patienter tout le week-end pour découvrir l’épilogue de la série.
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Mitterrand an I : un feuilleton en 5 épisodes
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Abonnez-vous dès 1 €Inauguration de la Cité du Design à Saint Etienne le 1er octobre 2009 en présence du ministre de la Culture © Photo : Cité du Design