« Je ne voulais pas être appelé artiste, vous savez. Je voulais utiliser ma possibilité d’être un individu, et je suppose que j’ai réussi, non ? », confie Duchamp en 1966.
Et c’est bien à l’individu que s’attache cette patiente biographie. À ses choix de vie, à son goût des mots, du silence, de l’indiscipline et des parties d’échecs. Bernard Marcadé détaille son fil chronologique jusqu’au vertige, décrivant un homme qui parle volontiers mais n’explique rien. Un homme d’une lucidité folle, courtois, « invisible » mais magnétique, et bien plus attentif au monde que le mythe nous le laissait supposer. Et du portrait de l’homme au portrait de l’œuvre, l’éclairage se fait diablement pertinent.
Marcadé précise encore ses amitiés avec Man Ray et Picabia, révèle au détour d’une correspondance inédite sa passion pour Maria Martins et son importance dans la construction d’Étant donné (1946-1966). Au final, l’ouvrage prend ses distances avec l’icône que Duchamp se serait bien gardé d’être et explore au plus serré un emploi du temps qui ne cesse de nourrir, voire d’incarner l’œuvre.
Marcel Duchamp, La vie à crédit, par Bernard Marcadé, Flammarion, 595 p., 2007, 27 euros.
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Marcel Duchamp, La vie à crédit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°601 du 1 avril 2008, avec le titre suivant : Marcel Duchamp, La vie à crédit