La photographie avec William Klein, Gilbert Garcin et Diane Arbus

Photographe américain iconoclaste, William Klein « fait un coup » à 81 ans. Roma, son livre culte paru en 1959, vient d’être réédité, enrichi de photos de mode et d’un volume inédit sur ce portrait de ville. En préface de Roma Klein, le photographe confesse : « J’étais un véritable fan de Fellini et, lorsqu’il est venu à Paris en 1956 pour présenter I Vitelloni, j’ai eu envie de le rencontrer. […] J’ai appelé son hôtel en demandant "M. Fellini s’il vous plaît", et ils me l’ont passé. J’ai dit : "Je viens de faire un livre sur New York que j’aimerais vous montrer." » Promu subito assistant de Fellini qui tourne à Rome Les Nuits de Cabiria, Klein improvise un génial travelling sur la Ville éternelle.
Retour à New York avec Diane Arbus, la troisième biographie non autorisée de Violaine Binet sur celle qui fut chef de file de la nouvelle photo documentaire américaine dans les années 1960 avec Joel Meyerowitz et Gary Winogrand. Mêlant témoignages inédits et fiction, Violaine Binet retouche le portrait de l’élève de Lisette Model qui voulait « photographier ce qu’est le mal », selon ses propres dires. De ses images de freaks, les monstres de foire, à son suicide inexpliqué en 1971, cette biographie retrace un parcours artistique « flouté ». Nombreuses sont encore les zones d’ombres qui persistent sur la vie de la photographe, l’accès aux archives étant impossible.
Enfin, rattrapé par le succès à l’âge de 80 ans, Émile Garcin, ancien patron de PME, bricole un art loufoque du photomontage dont le résultat se nomme Mister G. Seul ou en tandem avec sa femme, il se met en scène dans des saynètes satiriques qui questionnent l’histoire de l’art et la philosophie en faisant un clin d’œil aux silhouettes de Tati, d’Hitchcock ou du couple de Gaulle. Une valeur montante.