Alors que les maisons d’édition rivalisent de « beaux livres », la rédaction du Journal des Arts pose les jalons de lectures pour les fêtes de fin d’année
Vous fêtez cette année les 30 ans des éditions du Regard. Comment a évolué le monde de l’édition d’art depuis la création de votre maison en 1979 ?
À l’époque, le monde de l’édition d’art en France était quasiment inexistant, mis à part le Chêne pour la photographie, Flammarion et Mazenod. Skira s’était arrêté après la mort d’Albert Skira. Aujourd’hui, il est pléthorique, il y a trop de publications et souvent de mauvaise qualité. On confond livre d’art, livre d’images, album… Ces livres médiocres parasitent le marché. La qualité a beaucoup baissé. Plus grave encore, les acheteurs ont de ce fait perdu la notion de ce qu’est un livre d’art digne de ce nom.
Les livres d’art ont-ils été touchés par la crise ?
Énormément. Les essais ont été encore davantage touchés et je pense que, pour eux, c’est terminé. Nous réimprimions souvent les nôtres, mais nous dépassons rarement les mille exemplaires aujourd’hui. Ce qui se vend, ce sont des ouvrages du type Une France vue du ciel qui sont, au fond, des non-livres.
La situation a-t-elle une incidence sur votre politique éditoriale ?
Je publie moins de livres. Cette année a été particulièrement difficile et je pense que cela va continuer.
Quelles sont vos principales parutions pour cette fin d’année ?
Nous publions un essai de Paul Ardenne sur la scène artistique internationale actuelle, Art, le Présent ; Le Rapport des forces : Kounellis à Chaumont-sur-Loire de Catherine Strasser ; Le Carré Hermès de Nadine Coleno ; et un autre sur Château Lafite d’Éric Deschodt. J’ai essayé de ne pas trop prendre de risques. Nous publierons au printemps Les Meubles et décors des années 80 par Anne Bony.
2009 est aussi l’année de publication de votre premier roman, Anna la nuit, chez Grasset…
Au départ, ce n’était pas un roman. J’ai accepté de le publier parce que, pour moi, il est une sorte de résurrection. Je refais vivre cette personne à travers un livre. Il y a une réelle magie avec la fiction, elle nous emporte. On ne peut pas tricher avec l’écriture. Intellectuellement, c’est un exercice formidable. J’écris en ce moment un essai sur l’Art déco que m’ont inspiré Bob et Cheska Vallois lors de la dernière Biennale des antiquaires et la vente Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. Mais j’ai déjà une autre idée de roman en tête.
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Entretien avec José Alvarez, directeur des éditions du Regard et écrivain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°315 du 11 décembre 2009, avec le titre suivant : Entretien avec José Alvarez, directeur des éditions du Regard et écrivain