D’aucuns disent que ce sont les artistes qui parlent le mieux des artistes. Ce petit livre sur Marcel Duchamp d’Arnaud Labelle-Rojoux leur donne absolument raison.
Après un « récit » sur la vie de Caravage en 2020 aux Presses du réel, le chantre de l’absurde poétique s’attaque cette fois au père, Duchamp, alias Rrose Sélavy, et à son œuvre « proprement infixable ». Remarquablement écrit, servi par une érudition goûteuse et parfois inattendue (lorsqu’il évoque Diderot, Maupassant ou Queneau), ce Duchamp-là n’est pas une énième exégèse frisant « l’imposture interprétative » de l’inventeur du ready-made,mais une analyse sans idolâtrie (« Faut-il pour autant chercher du sens partout ? », écrit Labelle-Rojoux) d’un des œuvres les plus commentés du XXe siècle. La succession de chapitres comme autant de dossiers d’une enquête passionnante (« Duchamp frères et sœurs », « Pseudos ? », « La mariée », « Le joueur d’échecs », etc.) dresse un portrait de Duchamp en « Arsène Lupin de l’avant-garde », qui n’oublie pas de regarder « L’héritage MD » ; un portrait enlevé, original et ouvert, étant entendu que « midi est toujours à quatorze heures avec Marcel ».
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Duchamp
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Duchamp