PARIS
Le Salon international du livre rare et de l’objet d’art a refermé ses portes le 26 septembre, au Grand Palais éphémère, sur une note positive.
Paris. Le monde de la bibliophilie n’a pas boudé son plaisir au Salon du livre rare. Le démarrage s’est fait en fanfare, avec 3 500 visiteurs présents au vernissage – 12 500 sur la durée totale du salon –, soit des chiffres comparables à 2019, avant la pandémie, et de nombreuses transactions conclues. « Il y a eu une réelle activité car, à part notre édition de l’année dernière en septembre, les onze événements qui devaient avoir lieu à travers le monde dans notre domaine en 2020 ont tous été annulés. Il y avait donc une vraie attente du public », a souligné Hervé Valentin, président du Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (SLAM), organisateur de la manifestation.
Cette année, sur les 160 exposants, il y avait 37 étrangers dont 10 Britanniques parmi ceux qui comptent, alors que l’an dernier, il n’y en avait aucun. Côté visiteurs, si la clientèle était plutôt française, il y avait tout de même des Italiens, des Suisses, des Allemands mais très peu d’Américains. Tous étaient conquis par le lieu. « Ici, c’est mieux qu’au Grand Palais, la verrière n’est pas là pour distraire les visiteurs qui, par conséquent, sont plus concentrés. De plus, elle ne fait pas étuve, sans compter le soleil qui abîme les livres », s’accordaient à dire plusieurs marchands. Petit bémol cependant car certains ont trouvé que le plan du salon et le côté étriqué des stands n’étaient pas propices à la confidentialité.
Parmi les transactions notables, Daniel Crouch (Londres) a cédé dès les premières heures un livre d’astronomie, de Jacques Bassantin, XVIe siècle, l’exemplaire personnel de Marie Stuart (affiché à 700 000 €, voir ill.). Il partageait un stand avec la librairie Clavreuil, qui montrait une suite complète de 24 dessins en sanguine d’après l’édition imprimée de l’Alphabeto in Sogno de Giuseppe Maria Mitelli (65 000 €). Hervé Valentin a vendu rapidement une édition originale du Grand Meaulne, d’Alain Fournier (18 000 €), tandis que deux clients étaient intéressés par l’édition originale de Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline, l’exemplaire de René Gaffé (140 000 €). Chez Autographe des siècles (Lyon), un 33 tours de Serge Gainsbourg, 1963, enrichi d’une dédicace à Paul Carrière faisant apparaître ses admirations nabokoviennes a trouvé preneur pour 4 500 euros ; et Benoit Forgeot a cédé un des quelques exemplaires connus de La Camilletta, de Gabriel de Guttery, 1586 (20 000 €). Plusieurs exposants – en écho à l’invitée d’honneur, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême venue avec une sélection de BD – proposaient sur leurs stands des pièces relatives au 9e art, comme les deux portraits de Tintin par Hergé à la librairie Walden (Orléans) rapidement vendus (2 000 €).
Venus occuper l’espace à droite de la nef et faire découvrir leur métier, les experts en objets d’art ont conclu quelques ventes et, de manière unanime, ont grandement apprécié la clientèle issue du livre, « incroyablement érudite ».
Pour l’heure, le SLAM va devoir se décider très vite pour réserver l’emplacement de son édition 2022. Le président du syndicat a clairement indiqué sa préférence pour conserver ce lieu, plutôt que le Louvre, et la date, plutôt qu’en avril, bien trop encombré puisque toutes les grandes foires de la spécialité se déroulent entre février et mai.
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Un Salon du livre rare dynamique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°574 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Un Salon du livre rare dynamique