Collectionneurs

Un rapport dresse le portrait des plus riches collectionneurs d’art contemporain

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 23 janvier 2015 - 620 mots

HONG KONG (CHINE) [23.01.15] – Une étude inédite publiée par Larry’s List décrit la scène mondiale contemporaine privée du point de vue des collectionneurs. Elle relève en particulier la multiplication des collectionneurs des pays émergents et le développement des musées privés.

Le profil des collectionneurs est très divers, du financier intéressé par l’art, à l’expert en passant par l’amateur averti. Dans le rapport 2014 sur les collectionneurs d’art (Art collector report 2014) établi par Larry’s List, la catégorie étudiée s’intéresse aux individus fortunés et très fortunés (ceux qui disposent d’au moins 1 million de dollars de liquidités), acheteurs actifs d’art contemporain possédant un nombre significatif d’œuvres d’art. Le rapport dresse le portrait et la cartographie de ses collectionneurs.

Les collectionneurs américains sont en tête du classement, ceux des puissances émergentes en hausse
La plus large part des collectionneurs d’art contemporain se concentre aux Etats-Unis (25 %) ; 9 % d’entre eux viennent d’Allemagne ; 7 % du Royaume-Uni et de Chine. La Suisse, terre d’accueil d’Art Basel, ne fait pas partie des 10 pays qui comptent le plus de collectionneurs. Une absence que Magnus Resch, co-fondateur de Larry’s List, justifie par la discrétion des collectionneurs suisses. New York reste la ville mondiale qui compte le plus de collectionneurs (9 %), suivie de Londres (6 %) et Sao Paulo (3 %). Parmi les collectionneurs, Eli et Edythe Broad (New York / Los Angeles), déjà 1er du classement en 2013, Dakis Joannou (Grèce) suivi de Anita et Poju Zabludowicz (Londres) figurent dans le top trois. François Pinault est classé en 8e position.

Le rapport souligne que les collectionneurs dans les pays émergents vont se multiplier rapidement ces prochaines années : les collectionneurs chinois, indiens et brésiliens représentent déjà 15 % des collectionneurs mondiaux. Conséquence : de plus en plus d’ « artistes superstars » seront issus de ces régions, explique Magnus Resch.

Les collectionneurs et les musées
Les statistiques montrent que 71 % des collectionneurs sont des hommes, d’une moyenne d’âge de 59 ans. Une tendance générale veut que tout collectionneur qui se respecte ouvre son propre musée. 12 % des collectionneurs possèdent déjà leur propre espace d’exposition accessible au public, soit 350 musées privés répartis dans 46 pays (dont 48 aux Etats-Unis, 45 en Allemagne et 17 en Chine). 72 % de ces espaces ont été créés après l’an 2000 et cette tendance – encouragée par des avantages fiscaux dans de nombreux pays – ne fera que croître selon le rapport. Dans les pays émergents, comme l’Afrique du Sud et la Chine, ces espaces assument même le rôle de musées publics. Cette tendance bouscule bien entendu le schéma classique de mécénat des musées publics.

Méthodologie
Le classement des collectionneurs de Larry’s List référence les principaux collectionneurs mondiaux. La méthodologie de ce classement se base sur six critères qui définissent la position de chacun des collectionneurs en reflétant son niveau d’activité, sa visibilité et son engagement sur la scène artistique. La présence sur Internet, l’engagement institutionnel, la participation à des foires, les plateformes de communication, la présence physique, l’ampleur de la collection sont ainsi pris en compte et chaque critère cumule un maximum de 2 000 points.

Larry's List est un site Internet fondé en 2012 par deux Allemands, Magnus Resch et Christoph Noe et basé Hong Kong. Sa base de données contient plus de 3 100 profils de collectionneurs, issus de plus de 70 pays, et fournit des informations sur les collections d’art privées, notamment sur les artistes et les œuvres collectionnées, le « classement » des collectionneurs et les activités qu’ils exercent dans le marché de l’art. L’accès au répertoire est payant: il faut compter 79 dollars pour une semaine, 189 dollars pour trois mois, et 589 dollars pour un an d’utilisation. Le rapport peut être obtenu moyennant 38 euros.

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Eli et Edythe Broad - © Photos Broad education

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