LOS ANGELES / ÉTATS-UNIS
LOS ANGELES (ETATS-UNIS) [29.09.15] – L’inauguration du tout dernier musée de la scène contemporaine de Los Angeles, financé par les époux Broad et destiné à abriter leur riche collection, a suscité l’enthousiasme mais aussi quelques critiques.
Le couple de philanthropes Eli et Edythe Broad ont inauguré le 16 septembre leur musée d'art contemporain, le Broad Museum, situé en face du Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry et du Musée d’art contemporain de Los Angeles (MOCA). Destiné à servir d'écrin à leur collection de 2 000 pièces, l'une des plus importantes au monde, le musée est entièrement gratuit, selon le souhait des époux Broad, à la satisfaction, on s’en doute, des visiteurs.
Ce nouveau musée vient enrichir une scène artistique foisonnante à Los Angeles, et cimenter sa position de capitale de l’art contemporain. La collection, débutée il y a cinq décennies, comporte les grands noms de l'art d'après-guerre et du XXIe siècle, ceux qui offrent « un commentaire social sur le monde dans lequel nous vivons » selon les mots d’Eli Broad. Les galeries d’exposition regroupent des œuvres de Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Cy Twombly, Roy Lichtenstein, Ed Ruscha, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Takashi Murakami, Jeff Koons, Cindy Sherman, et bien d’autres. Une sélection que devrait sûrement plébisciter le public de Los Angeles, mais que beaucoup considèrent trop conformiste, comme les critiques du New York Times ou du Wall Street Journal.
Ces derniers soulignent que les artistes collectionnés par les Broad ont tous déjà fait l’objet d’importantes expositions dans les musées et les galeries du monde entier ces dernières années, et que l’on peut déjà voir au MoMA ou au Whitney Museum. Ainsi selon certains la collection ne mettrait pas en lumière l’histoire artistique de ces dernières années mais plutôt la façon de collectionner de notre temps, qui consiste à acheter les artistes « stars », sans faire preuve de sensibilité individuelle ou d’originalité. « La collection Broad n’est pas affaire de goût, mais de valeur nette, de puissance pure d’achat et de la capacité à amasser un énorme portefeuille », déclare ainsi Eric Gibson dans le Wall Street Journal.
Le bâtiment blanc recouvert d’un voile de béton blanc percé de multiples alvéoles étirées, dessiné par le cabinet Diller Scofidio Renfro, a lui aussi recueilli quelques critiques, bien que la difficulté à créer un bâtiment en face de celui de Frank Gehry et l’audace architecturale aient été relevés. D’aucuns regrettent l’apparente lourdeur qui se dégage du musée, accusant les 16 000 tonnes de béton utilisés pour sa construction. La façade principale a suscité l’imagination des habitants de Los Angeles, ce qui lui vaut désormais le surnom peu flatteur de « râpe à fromage ».
La concurrence évidente du Broad Museum avec le MOCA, qui expose sensiblement les mêmes artistes mais demande 12 dollars de droit d’entrée, a également été pendant un temps sujet à polémique.
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Le nouveau Musée Broad ne fait pas l’unanimité
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