PARIS
La foire spécialisée dans les scènes artistiques d’Asie s’agrandit et s’installe à la Monnaie de Paris, où elle réunit soixante-quinze galeries françaises et étrangères.
Paris. Un peu à l’étroit dans l’hôtel particulier de l’avenue Hoche qui l’avait vue naître en 2015, Asia Now s’offre cette année, plus tôt que prévu, un changement d’échelle spectaculaire. Pour sa huitième édition, la foire s’installe en effet dans les espaces intérieurs et extérieurs de la Monnaie, au 11, quai de Conti, « face au Louvre et à la Bourse de commerce », souligne sa fondatrice et directrice Alexandra Fain. Un peu plus d’un hectare de superficie, cela donne le tournis. La foire a donc ouvert grand ses portes aux exposants ; ils sont soixante-quinze à tenir un stand, répartis dans les salons du bâtiment historique, mais aussi dans les cinq cours où sont dressées des tentes. « Nous avons senti une envie des galeries, ce sont elles qui font la foire », explique Alexandra Fain. Les galeries françaises lui ont permis de tenir pendant la période de pandémie alors que l’international s’était refermé et de maintenir ses éditions de 2020 et 2021. Les galeries Almine Rech (Paris, Bruxelles, Londres…), Jeanne Bucher Jaeger (Paris, Lisbonne), Perrotin (Paris, New York…), Praz-Delavallade (Paris, Los Angeles) reviennent donc pour cette édition qui accueille également de nouvelles venues, comme In Situ-Fabienne Leclerc (Romainville), Frank Elbaz (Paris) ou Loeve & Co (Paris).
La Galerie Allen (Paris), Galleria Continua (Paris, Dubaï…) et Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles) comptent, quant à elles, parmi la douzaine de marchands impliqués dans les projets spéciaux. Performances, installations, hors-les-murs… : la programmation ambitieuse reflète la spécificité de cette foire qui ne se veut pas seulement commerciale. Au croisement de l’écologie, de l’art et de l’artisanat, une œuvre de Natsuko Uchino a, par exemple, été commissionnée, avec le soutien de la Galerie Allen, pour une installation in situ dans la cour d’honneur de la Monnaie.
L’année 2022 marque aussi le retour des galeries étrangères établies, telles que P21 ou 313 Art Project, venues de Séoul. Mais c’est la galerie Albarrán Bourdais (Madrid) qui met en avant sur son stand le travail de l’artiste sud-coréenne Koo Jeong A. En tout, près de 250 artistes sont réunis sur la foire, d’Ai Weiwei (Urs Meile Gallery, Pékin, Lucerne) à Ayako Rokkaku (König Gallery, Berlin, Séoul, Vienne) qui réalisera un tableau en public le jour du vernissage, performance attendue comme l’un des temps forts et qui se traduira peut-être par un prix record pour la foire. De même, les œuvres historiques de Zao Wou-Ki (Aktis Gallery, Paris, Londres) pourraient dépasser le million d’euros. Les prix les plus abordables, notamment du côté des artistes japonais émergents, se situent autour de mille euros.
Si les années précédentes la foire avait consacré un focus sur un pays (l’Iran en 2021, le Japon en 2018), cette édition, placée sous le signe des « feux de joie », met en avant la pratique de la céramique, notamment à travers l’exposition conçue par Nicolas Trembley autour de l’héritage du mouvement Mingei, faisant dialoguer des pièces historiques d’artisanat japonais avec les créations d’une douzaine d’artistes contemporains, parmi lesquels Ai Weiwei, Wang Keping, Lee Ufan, Mai-Thu Perret… Après son incursion en Iran, la foire ne cesse par ailleurs d’étendre son spectre géographique, de l’Asie de l’Ouest à l’Asie du Sud-Est, selon une acception du continent comprenant plus de trente pays.
Cette édition trouve pour la quatrième année consécutive un écho au Musée national des arts asiatiques - Guimet à travers sa programmation hors les murs « L’Asie maintenant », notamment avec l’exposition consacrée par le musée aux céramiques de Wifredo Lam, ou encore la carte blanche de Yang Jiechang. Son œuvre The Last Tree fait notamment le lien entre le musée et la foire Quai de Conti, une version de cette encre sur soie datant de 2021 étant exposée dans l’un, tandis qu’une autre, antérieure, figure à Asia Now, sur le stand de la galerie Jeanne Bucher Jaeger. Cette dernière célébrait en 2019 trente ans de collaboration avec l’artiste chinois connu pour sa maîtrise des arts traditionnels et repéré lors de l’exposition de Jean-Hubert Martin « Les Magiciens de la terre », au Centre Pompidou, en 1989.
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Poussée de croissance pour Asia Now
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°596 du 7 octobre 2022, avec le titre suivant : Poussée de croissance pour Asia Now