PARIS
Une centaine de galeries de tous les quartiers de la capitale ouvrent leurs portes le soir du jeudi 22 octobre. Certaines sont présentes à la Fiac, d’autres en profitent pour organiser le vernissage de leur exposition.
Ca bouge, ça ouvre, ça rassemble ! Les galeries parisiennes se montrent de plus en plus enclines à se fédérer et imaginent des opérations communes. Le 27 septembre, elles lançaient la première édition d’« Un dimanche à la galerie ». Rompant la pause dominicale, elles ont offert aux visiteurs toute une série de manifestations (performances, signatures de livre…). Mais on peut également citer « Sèvres Outdoors », qui vise à soutenir la sculpture monumentale, ou « Choices », qui a doté la capitale de son « Gallery Weekend » sur le modèle d’autres capitales européennes. « Nous avons constaté depuis quelques années qu’il ne fallait pas laisser les foires décider seules des moments forts dans la saison artistique, souligne le galeriste et président de Galeries Mode d’emploi (GME), Hervé Loevenbruck. Et une des réponses proposées par les galeries a été de créer des événements pour maîtriser un peu plus leur avenir. On obtient d’ailleurs souvent le soutien des pouvoirs publics. Nous avons ainsi créé “Choices”, “Sèvres Outdoors”, en encore la “Nocturne” en collaboration avec la Fiac il y a quelques années. »
« Le Comité professionnel [des galeries d’art, le CPGA] finance un certain nombre de ces opérations, mais la Nocturne des galeries est un événement qui est à l’initiative de la Fiac, même si les galeries s’en mêlent, précise le galeriste et président du CPGA, Georges-Philippe Vallois. Le comité de la Fiac inscrit dans son programme uniquement des galeries qui ont participé au moins une fois à la foire sur les quatre dernières années, ce qui exclut un certain nombre de celles qui appartiennent au Comité des galeries d’art et à GME. Le Comité représente 250 galeries et, sur ces 250, seule une cinquantaine participe à la Nocturne. Nous nous sommes donc progressivement détachés financièrement de cette initiative depuis l’an dernier. Compte tenu des budgets qui sont les nôtres, un investissement financier ne se justifie pas, mais bien sûr nous sommes très contents de l’initiative. Tout ce qui concourt à fédérer les galeries est de nature à les renforcer. »
À l’heure où de plus en plus de collectionneurs achètent essentiellement sur les foires, cette opération constitue une occasion de les ramener vers les galeries, une fois le Grand Palais fermé. De même qu’elle permet aux marchands d’attirer leurs pairs étrangers pour leur faire connaître leur espace et programmation. « La valorisation d’un artiste ne passe pas seulement par la vente, elle comprend le partage et l’internationalisation. Faire venir des professionnels étrangers qui ne sont là que durant la Fiac pour leur montrer des artistes qu’ils ne connaissent pas, peut susciter l’envie de les exposer par la suite », souligne Hervé Loevenbruck.
Comme l’édition de 2014, la Nocturne 2015 mobilise, au lendemain du vernissage de la Fiac, une centaine de galeries parisiennes qui ouvrent en soirée jusqu’à 22 heures. Des Champs-Élysées à Belleville en passant par le Marais et Saint-Germain-des-Prés, le visiteur n’a que l’embarras du choix. Il peut pousser les portes des galeries d’art contemporain mais aussi celles des promoteurs de l’art moderne comme Tornabuoni ou Louis Carré & Cie, ou encore des enseignes de design telle Carpenters Workshop Gallery, qui organise un group show de ses créateurs emblématiques parmi lesquels Wendell Castle.
Perrotin et Chantal Crousel de la partie
Certaines galeries importantes absentes l’an dernier sont aujourd’hui de la partie, à l’exemple de Perrotin ou de Chantal Crousel, laquelle vernit l’exposition très attendue de l’artiste vietnamien Danh Vo. Marian Goodman inaugure quant à elle deux nouvelles installations de Christian Boltanski. La Nocturne est en effet l’occasion d’un vernissage pour une vingtaine de galeries. C’est ainsi que l’on peut découvrir en avant-première chez Odile Ouizeman les collages et assemblages détonants de Boris Lurie, un artiste russe décédé en 2008, membre actif du NO!art, qui a développé une analyse sans concession de la société du spectacle. On peut aussi aller à la rencontre de la jeune scène allemande chez Loevenbruck qui a invité le collectionneur de Cologne Johannes Becker à présenter des artistes qu’il affectionne. Laurent Godin met quant à lui à l’honneur les peintures récentes de Gérard Traquandi.
Du côté de la rue Louise-Weiss, Air de Paris révèle en exclusivité la nouvelle boîte de Vache qui rit imaginée par l’Allemand Thomas Bayrle. Tandis qu’à Belleville, Jocelyn Wolff inaugure un solo show de William Anastasi. Cette flânerie nocturne pourra aussi être l’occasion d’aller voir les gravures d’un Howard Hodgkin hanté par la lumière chez Éric Dupont, les accumulations poétiques de Tatiana Wolska chez Claudine Papillon, ou encore le travail imprégné de mystique de Younes Rahmoun chez Imane Farès et la passionnante proposition d’Anne et Patrick Poirier à la Galerie Mitterrand sur la crise que traverse le Moyen-Orient.
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Nocturne des galeries, dans les rues de Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Le 22 octobre jusqu’à 22 heures. La liste des galeries participantes est consultable sur le site de la Fiac, www.fiac.com, sous la rubrique Événements.
Paris la nuit - © Photo steph67 - 2013 - Photo sous Licence Domaine public via Wikimedia Commons
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°443 du 16 octobre 2015, avec le titre suivant : Nocturne des galeries, dans les rues de Paris