PARIS
Galeristes et Asia Now ont rencontré un certain succès malgré l’enthousiasme modéré des acheteurs.
Paris. Le salon d’art contemporain Galeristes, resté ouvert jusqu’au dimanche 25 octobre, affirme avoir accueilli plus de 8 000 visiteurs, avec, selon ses organisateurs, « un volume et un niveau de ventes à peine moindres qu’en 2019, année exceptionnelle ». Les deux records de cette édition, dans la section « Anthologie de l’art français », ont cependant été modestes. La galerie T&L, nouvelle venue, a vendu Sans titre, de Stanley W. Hayter (1944), annoncé à 45 000 euros. Un dessin grand format de Maryan S. Maryan, pour lequel la galerie Yes, we love project demandait 40 000 euros, a également été acquis par un collectionneur français. « L’essentiel des ventes se fera hors salon », espérait cependant Romain Petitjean, de la galerie W, qui a vendu deux photographies Paris Tour Eiffel vestiges, de Chris Morin-Eitner, caisson lumineux livré avec télécommande (12 000 euros).
Sur le secteur général, où les prix commençaient à 300 euros, ce sont des galeries comme Provost-Hacker (Lille) qui ont suscité le plus d’intérêt. Pourtant nombre de marchands faisaient le constat d’un public peu enclin à acheter. « On commence à sentir les effets de la crise », remarquait Virginie Boissière, de la galerie La Forest Divonne. Même observation à la galerie Jean Fournier, venue, entre autres, avec un très bel ensemble de dessins de Bernard Moninot, Horizon V (1997), qui n’a pas trouvé preneur. Anne-Sarah Bénichou, bien qu’ayant vendu une dizaine d’œuvres, dont cinq toiles de Yann Lacroix (1 500 à 7 000 €), confiait cependant ne pas être rentrée dans ses frais, « mais faire des ventes, cela permet d’aider nos artistes et c’est très important aussi. » Françoise Livinec, qui présentait Zuka (née en 1924 à Los Angeles dans la section « Anthologie », ainsi que plusieurs artistes de la galerie, dont Marjane Satrapi et Vicky Colombet, actuellement exposée au Musée Marmottan, dressait le même constat : « Il y a un important travail d’après-salon à faire pour trouver l’équilibre financier. »
Un exposant soulignait à ce propos le risque que constituait pour les galeries les plus fragiles, surtout venues de province, la participation au salon, alors que le couvre-feu avait été décrété et que, dans cette période de vacances, « 80 % des collectionneurs ont préféré partir à la campagne ». « On sent une retenue chez les acheteurs. Mais nous avons eu de nombreuses visites à la galerie, qui se trouve à proximité du Carreau du Temple », se consolait Pierre-Yves Caër, qui a opté pour Galeristes par crainte qu’Asia Now, auquel il avait pris part les années précédentes, soit contraint d’annuler.
Asia Now, close le samedi 24 octobre, a annoncé 10 000 visiteurs et un tweet de soutien de Roselyne Bachelot pour son programme Hors les murs au Musée Guimet. Ralliée en dernière minute par des galeries importantes, la foire « a tenu ses promesses, avec la visite de collectionneurs, journalistes, commissaires, essentiellement parisiens », pour Anne-Claudie Coric, directrice de la galerie Templon. En effet, « nous avons vendu la grande installation de Chiharu Shiota à une fondation asiatique (160 000 €), ainsi que certaines de ses sculptures (30 000 à 40 000 €) et dessins (7 000 €). L’autre succès a été l’artiste indien Jitish Kallat, avec ses petites toiles “Palindromme-Anagramme” (entre 20 000 et 50 000 €)».
Sur le stand de Perrotin, il y a eu beaucoup d’intérêt et quelques ventes pour les pièces de Lee Bae, ainsi que pour les œuvres d’Otani Workshop (autour de 3 400 €) et de Yuji Ueda (entre 1 300 et 3 000 €). La galerie Jeanne Bucher Jaeger a profité de l’ouverture du salon à l’Inde pour proposer un focus sur Zarina décédée en avril dernier (1937-2020). Il en est ressorti « de très beaux échanges autour de ses œuvres, des options et peut-être des concrétisations à venir ». Très satisfaite de sa première participation, Nathalie Obadia a vendu une dizaine d’œuvres de Wang Keping, Rina Banerjee et Lu Chao (entre 15 000 et 55 000 €) et défendu deux jeunes artistes iraniens, Shahpour Pouyan et Hoda Kashiha. La galerie Albarrán Bourdais, venue de Madrid, avec des œuvres de l’artiste coréen Koo Jeong A, tempérait cependant : « Nous avons vendu, noué de bons contacts, mais l’ambiance n’était pas euphorique. »
Mieux qu’en 2018 (plus 16 % de ventes) et moins qu’en 2019, la 9e édition de Private Choice s’est conclue malgré tout sur une note positive : 1 800 visiteurs sont passés dans son décor d’appartement haussmannien. « Beaucoup de visiteurs expriment leur joie de visiter un événement en personne, de renouer avec l’expérience sensible », assure de son côté Clément Delépine, le co-directeur de la foire Paris Internationale, qui a adopté cette année le format et la temporalité d’une exposition, un « super salon », jusqu’au 29 octobre. « La manifestation étant proche de la galerie, beaucoup de gens sont passés chez nous et c’est là que les ventes se sont faites », affirme le galeriste Édouard Montassut. Seule Paris Outsider Art Fair, qui se tenait cette année sous forme d’exposition à Drouot et en ligne sur un site particulier, semble avoir manqué le coche, « faute de promotion efficace », selon un participant.
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Les salons Off de la Fiac ont fait bonne figure
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°554 du 30 octobre 2020, avec le titre suivant : Les salons Off ont fait bonne figure 2