PARIS
Un tiers de galeries en moins pour cette foire qui se maintient sous un format très différent des années précédentes, et dont l’ accrochage est conçu par Claire Le Restif.
Paris. Beaucoup d’excitation et pas mal d’appréhension ont accompagné les réflexions de la petite équipe de Paris Internationale au moment de décider du format à donner cette année à la foire. Le choix a été de maintenir une édition « pour être au service de nos exposants », déclare Clément Delépine, son cofondateur. Répondre présent, donc, mais en réduisant considérablement la superficie, les frais, les coûts de location pour les galeries – soumises cette année à un tarif unique et réduit –, le nombre d’exposants… Tout en inventant une formule qui ait sa raison d’être. Ce sera finalement, au cœur de Paris, rive droite, une ancienne supérette de 350 mètres carrés transformée avec les moyens du bord en « SuperSalon », appellation suggérant un grand écart ironique entre une marchandisation de l’art apparue au XIXe siècle et l’actuelle société de consommation.
Que verra-t-on dans ce SuperSalon ? Une sélection d’œuvres exposées selon un accrochage pensé par la directrice du centre d’art Le Credac (Ivry-sur-Seine), Claire Le Restif, commissaire invitée de cette édition exceptionnelle. Chaque galerie, ainsi que chacun des espaces non-profit gracieusement conviés va en effet proposer un choix restreint d’une à trois œuvres, pour la plupart nouvelles, voire produites spécifiquement. Aucun galeriste ne sera présent sur place, afin de limiter le risque sanitaire et d’éviter les complications inhérentes. Des cartels pallieront l’absence de référents, ainsi que des codes QR renvoyant au site Internet, conçu comme une plateforme complémentaire, avec « viewing rooms » (salles d’exposition en ligne) et contenus éditoriaux.
Édition très spéciale, donc, et qui met en avant de rares figures établies, présentées sous un éclairage contemporain, aux côtés de jeunes artistes emblématiques de la scène internationale. Celle-ci sera représentée par vingt-six galeries originaires de quatorze pays (dont cinq parisiennes), et par trois espaces non-profit. Du côté des artistes historiques, on trouvera par exemple chez Greengrassi (Londres) la Portugaise Ana Jotta (née en 1946). Sa pièce A Simple Heart est une œuvre sur papier en deux parties composées chacune de cinq dessins recto verso, palimpseste que lui a inspiré la nouvelle de Flaubert, Un cœur simple. La galerie viennoise Ermes-Ermes met en avant pour sa part, les caustiques romans-photos de Nicole Gravier (née en 1949, [voir ill.]), artiste française qui a choisi dans les années 1970 de ne pas faire de la peinture quand sa génération en déconstruisait toujours les codes.
Si le contexte a conduit plusieurs galeries à privilégier les œuvres faciles à transporter – ainsi de l’indonésienne Roh Projects, qui a expédié une peinture en valise, ou des galeries japonaises qui montrent des vidéos –, certaines ont parié sur les grands formats, telles que Veda (Florence), présente avec les sculptures d’Amitai Romm évoquant des antennes paraboliques couchées à terre. Ou la galerie Carlos/Ishikawa, de Londres, qui expose les toiles de la jeune peintre américaine Issy Wood (née en 1993) dont le style, caractéristique d’une peinture de l’indétermination, oscille entre réalisme et abstraction. L’accès à la foire est gratuit, mais nécessite une inscription préalable.
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Paris Internationale, formule concentrée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°553 du 16 octobre 2020, avec le titre suivant : Paris Internationale, formule concentrée