PARIS [17.02.12] - Nouvellement installé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, le galeriste Pascal Cuisinier met en avant une production peu connue du design français de l’après-guerre.
Après avoir fait ses armes aux puces de Saint-Ouen, le galeriste Pascal Cuisinier, architecte de formation et spécialiste du design français de l’après-guerre, a emménagé le 1er février dans son nouvel espace de la rue de Seine (Paris-6e). Le visiteur n’y trouvera point de tables et bibliothèques de Charlotte Perriand, ni de bureaux et sièges en série de Jean Prouvé, et encore moins de mobilier de Pierre Jeanneret pour la ville de Chandigarh en Inde. Ce dernier, pour lequel les stocks de certains marchands semblent des puits sans fond, alimente le marché depuis plusieurs années.
Pascal Cuisinier s’intéresse précisément à dix designers français nés entre 1925 et 1930, ayant édité leurs premières pièces de mobilier dans les années 1950 et occupé la scène française jusque dans les années 1970, à l’instar de Pierre Paulin, Pierre Guariche ou Alain Richard. Il montre parallèlement l’art du luminaire français de la même époque à travers les trois principaux éditeurs/créateurs : Pierre Disderot, Robert Mathieu et Jacques Biny (éditions Luminalite). « Je ne défends que des pièces rares », insiste le galeriste, sélectif. Seulement des très petites séries, des pièces uniques et des variantes inédites de modèles peu courants.
Deux des pièces les plus rares pour chacun
L’exposition inaugurale donne l’orientation de la programmation de Pascal Cuisinier, lequel a choisi de présenter deux des pièces les plus rares pour chacun des treize créateurs qui feront à l’avenir l’objet d’une présentation monographique en galerie. Une paire de fauteuils accrochée au mur du fond de la galerie, comme deux soleils rayonnants, illustre le mobilier en rotin créé par Janine Abraham et Dirk Jan Rol et édité chez Rougier. Choisi par Jean Royère pour la terrasse du Shah d’Iran à Téhéran, ce fauteuil modèle Soleil a reçu la médaille d’or à l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958. La même année, l’architecte et designer Michel Mortier revisite le fauteuil bridge avec son modèle Hexagone en acajou et cuir noir, dont la ligne très aérienne ne sacrifie rien au confort, ni au caractère résolument masculin de ce type de fauteuil.
À partir de 1956, Robert Mathieu invente toute une gamme de luminaires à contrepoids en métal laqué et dont les réflecteurs sont des cônes en Perspex blanc. Le galeriste a retrouvé une exceptionnelle paire d’appliques à éclairage indirect de ce type. Le rare bureau de dame CM193 que Pierre Paulin dessina pour Thonet en 1957-1958 ; un bureau de la gamme « Président » de Pierre Guariche avec retour suspendu sans piétement, ou encore une version jamais vue de la table basse/banc modèle 201, d’Alain Richard, en stratifié noir, sont quelques autres des vingt-six pièces exposées, créées par ceux qui étaient à l’époque surnommés les « jeunes loups ». Et qui sont aujourd’hui remis à l’honneur par un jeune loup de la profession, sous le regard des vieux loups du quartier…
Nombre de pièces exposées : 26 Prix : de 5 000 à 40 000 €
Jusqu’au 29 février, galerie Pascal Cuisinier, 13, rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 54 34 61. www.ga leriepascalcuisinier.com, , du mardi au samedi 10h-19h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les « jeunes loups » des années 1950
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Janine Abraham et Dirk Jan Rol, Paire de fauteuil en rotin modèle Soleil, 1958, édition Service de Propagande du Rotin. Courtesy galerie Cuisinier, Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°363 du 17 février 2012, avec le titre suivant : Les « jeunes loups » des années 1950