PARIS
La galerie Meubles et Lumières expose une collection de mobilier, luminaire, tapisserie et céramique, soit 70 pièces figurant parmi les créations qui eurent les honneurs du Salon des artistes décorateurs entre 1950 et 1980.
Paris. En 1901, une poignée d’architectes et décorateurs (Hector Guimard, Raoul Lachenal, Paul Follot…) et l’avocat René Guilleré créaient l’association Société des artistes décorateurs (SAD), afin de promouvoir l’artisanat français de qualité, l’ébénisterie d’art et les dernières techniques industrielles. Ses membres ont ensuite fondé le Salon des artistes décorateurs dont la première édition s’est tenue en 1904 au Grand Palais. Tout au long du XXe siècle, ce salon va présenter les objets de centaines de créateurs et faire découvrir de nouveaux matériaux et formes utilisés dans les arts décoratifs français.
Afin de célébrer les 120 ans de la Société, la galerie Meubles et Lumières présente quelques créations exposées au SAD, parmi celles réalisées entre les années 1950 et 1980. « Nous préparons cette exposition depuis quelques années déjà. Nous avons fait beaucoup de recherches, c’est notre cœur de métier ; nous disposons d’archives importantes, explique Alexandre Goult, cofondateur de la galerie avec Guilhem Faget. Initialement prévue pour [Art Basel, la Foire de] Bâle, annulée, cette présentation est finalement organisée dans notre galerie de la rue Mazarine et nous avons créé en parallèle une galerie virtuelle. » En tout, environ 70 pièces sont présentées, pour des prix s’échelonnant entre 1 800 et 40 000 euros.
Les galeristes ont mis l’accent sur les points forts du Salon, comme l’utilisation de nouveaux matériaux. D’ailleurs, en 1959, la 41e édition avait lancé des concours visant à récompenser les projets audacieux, comme le verre de Saint-Gobain ou le stratifié de Formica. Dans cette veine, on découvre la chaise longue en Plexiglas de Lionel Morgaine (vers 1969), une commande spéciale pour la décoratrice Isabelle Hebey.
Le Salon mettait également en avant les formes et techniques novatrices, à l’instar de la Chaise longue de Bernard de Swarte et son mécanisme de basculement inédit (1960) ; de la Table et ses tabourets modulables de Morgaine (1969), édition Sentou, ou des Chauffeuses Diabolo (1977) de Michel Govin.
L’exposition fait aussi la part belle aux luminaires, largement exposés au Salon. On peut ainsi admirer les luminaires du duo Jean-Pierre Garrault et Henri Delord, globes lumineux enchâssés dans une structure métallique sol-plafond ; la Lampe G60 Grand Modèle de Pierre Guariche pour Disderot (vers 1958) ; la rare applique (vers 1950) de Jean Boris Lacroix, édition Caillat, ou encore une autre rare applique potence modèle 190 (vers 1950), de Jacques Biny, édition Luminalite.
Enfin sont présentées quelques commandes d’État effectuées dans la droite ligne des initiatives du SAD de 1967 et de son président Joseph-André Motte, qui souhaita un rapprochement entre le Salon et les institutions ; pour l’occasion, il avait invité Jean Coural, l’administrateur du Mobilier national qui venait d’y lancer l’Atelier de recherche et de création (ARC). Parmi ces commandes figurent le Lampadaire Élysée (1984) de Ronald-Cecil Sportes, édité par Verre Lumière et réalisé pour l’appartement privé du président François Mitterrand, ou la lampe grand modèle Brasilia, un modèle créé pour l’ambassade de France à Brasilia en 1974.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les 120 ans de la Société des artistes décorateurs
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°561 du 19 février 2021, avec le titre suivant : Les 120 ans de la Société des artistes décorateurs