À la galerie Meubles et Lumières, l’audace de la création française d’après-guerre, et ses prix raisonnables, suscitent l’intérêt des collectionneurs.
Paris. Après un passage aux Puces, Guilhem Faget et Alexandre Goult décident il y a six ans de fusionner leurs activités. Ils fondent ainsi la galerie Meubles et Lumières, installée rue Mazarine (Paris-6e) et spécialisée dans les créations d’après guerre, des années 1950 à 1970, avec une prédilection pour les designers français. « Nous remettons au goût du jour des designers qui étaient importants à leur époque. Nous défrichons ! », soutient Guilhem Faget.
Pour leur nouvelle exposition, les deux galeristes ont choisi de mettre l’accent sur le luminaire des années 1950, une période très prolifique pour ces objets qui voit l’apparition d’éditeurs spécialisés tels que Disderot, Arlus ou Lunel. « Il y a un vrai engouement pour cette époque. Les collectionneurs aiment accessoiriser leur intérieur avec du luminaire de ces années-là, fonctionnel, bien dessiné et empreint de poésie », poursuit le marchand. « Depuis une dizaine d’années, ce marché a vu ses prix augmenter de 30 % environ », ajoute son associé.
Dans les années 1950, le luminaire se renouvelle. « Après la guerre, il y a un véritable changement dans la manière de vivre, de se meubler, allant de pair avec le développement de la technologie », explique Guilhem Faget. De nouveaux matériaux entrent en scène, comme le métal perforé, le Perspex ou le Rotaflex, et les pièces sont désormais produites en petites séries. Les avancées technologiques concernent aussi les articulations : la rotule, qui permet d’orienter la lumière ; la potence dont la fonction est d’éclairer une table qui n’est plus placée nécessairement au centre de la pièce ; le contrepoids, la poulie…, aboutissant ainsi à la création de nouvelles formes de lampes telles celles à éclairages multiples.
L’exposition montre une quarantaine de pièces, certaines connues, d’autres plus rares, pour des prix allant de 2 000 à un peu plus de 20 000 euros – les prix sont encore abordables dans ce domaine. Parmi les pièces remarquables, citons l’Applique « écran à 3 feux » de Robert Mathieu, une pièce unique – commande spéciale pour un intérieur ; la lampe B204 (1954), de Michel Buffet, édition Luminalite, « un modèle rare, jamais passé aux enchères », précise Guilhem Faget, ainsi que son emblématique lampadaire B211 (1953), en métal laqué noir et blanc, sculptural, « avec l’idée de la lumière indirecte fournissant un éclairage très doux », commente Alexandre Goult. La galerie vend également le lampadaire à balancier modèle G2 blanc (1951), édition Disderot, en laiton et métal laqué blanc de Pierre Guariche, mais aussi une paire d’appliques courbes en métal laqué blanc et noir de Jacques Biny, édition Luminalite.
Le travail des deux galeristes a déjà reçu un bon accueil, auprès des collectionneurs français et étrangers, et plusieurs pièces sont vendues.
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Le luminaire des années 1950 plébiscité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Le luminaire des années 1950 plébiscité