Décollage réussi pour la cote des meubles du designer qui œuvra pour l’Élysée.
PARIS - « C’est plus qu’une consécration dans la mesure où Pierre Paulin n’avait pas besoin de cela pour être reconnu. Il était seulement sous-coté en ventes publiques. Ces résultats records sont à la hauteur de son talent », commente Fabien Naudan, directeur du département design chez Artcurial. Le 12 mars, à l’hôtel Dassault, dans une salle pleine, la vente dédiée au designer a déchaîné les passions, doublant son estimation de 250 000 euros. L’enthousiasme du commissaire-priseur Hervé Poulain aidant, le public a été séduit par cette réunion sélective de pièces. La plus belle enchère de 111 500 euros revient au prototype de bibliothèque « Élysée » (1969-1972) provenant de la collection personnelle de Paulin, partie chez un particulier européen à trois fois son estimation haute. S’ensuit une enchère de 84 300 euros portée par un collectionneur étranger sur une table Cathédrale (1981) numérotée 2/30, présentée hors catalogue. « La grande complexité de fabrication de cette table en fait une pièce d’exception parmi les créations de Pierre Paulin. En effet, les feuilles d’aluminium découpées du piétement sont assemblées telle une pièce d’orfèvrerie. Seuls trois exemplaires furent réalisés sur une édition initialement prévue de trente exemplaires », a indiqué l’expert.
La vente a été triomphale pour les meubles de la série Élysée avec leur piétement Trèfle ; le prototype de la table (1968) a été adjugé 11 150 euros ; un ensemble composé d’une table et de quatre chaises emporté à 28 500 euros ; une table basse à 7 200 euros ; un tabouret vendu 2 230 euros et un lampadaire en métal laqué crème, envolé à 8 000 euros. Du côté des sièges, les prix ont flambé pour la série Mushroom, à l’instar d’un salon (Artifort, 1963) composé d’un rare modèle de la grande chauffeuse, de deux chauffeuses classiques et d’une ottomane, recouvertes de jersey violet, montré à la Villa Noailles à Hyères l’été dernier et cédé 17 350 euros (2,5 fois l’estimation haute). Une chauffeuse Tongue (Artifort, 1967) recouverte de toile de laine verte, estimée 800 euros, est montée à 5 200 euros. Défendus par des estimations soutenues de 12 000 et 10 000 euros, les deux fauteuils Ribbon Chair (Artifort, 1966) recouverts de tissus Larsen à motifs psychédéliques ont été vendus 12 150 et 13 000 euros, tandis qu’un troisième de couleur uni rouge (est. 2 000 euros), auréolé de la provenance Paulin, s’arrachait à 10 400 euros. La vente, devenue une référence pour une cote revue et corrigée de Paulin, aura aussi profité aux pièces très classiques tel le bureau CM141 (Thonet, 1953) qui, avant d’atteindre 8 700 euros, ne dépassait pas les 2 000 euros en ventes publiques, comme aux créations post-mitterrandiennes tel un rare siège Curule (éd. Pierre Paulin, 1982) adjugé 6 200 euros.
Pierre Paulin
- Expert : Fabien Naudan
- Résultat : 510 600 euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 67/9
- Lots vendus : 88 %
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Pierre Paulin au sommet
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°278 du 28 mars 2008, avec le titre suivant : Pierre Paulin au sommet