Les grandes ventes annuelles d’arts décoratifs du XXe siècle

PARIS - Le 20 novembre, Artcurial créera l’événement avec un exceptionnel ensemble de neuf pièces d’Eckart Muthésius provenant du palais du maharadjah d’Indore en Inde, inédit sur le marché. Pour des raisons sentimentales, ces pièces du mobilier créé par Muthésius en 1930 pour le palais d’Indore avaient été conservées par les héritiers du maharadjah. Elles furent offertes à une amie de la famille qui, à l’abolition des privilèges des maharadjas en 1976, avait acheté une partie du parc de la propriété où se trouve la guest house (maison des hôtes). Plus tard, l’ensemble sera vendu par cette dame directement à un collectionneur européen. Il comprend notamment la paire de fauteuils club provenant de la chambre personnelle de la maharani (est. 80 000 euros), le miroir mural pliant pour la garde-robe de la maharani (est. 30 000 euros) et un guéridon « tambour » à quatre portes pour le hall d’entrée du palais (est. 60 000 euros).

Artcurial a aussi décroché un ensemble de mobilier moderne des années 1920 de Pierre Chareau provenant d’une collection américaine, dont une paire de fauteuils « MF732 » (est. 120 000 euros), un rare tabouret « MT286 » au piétement en acajou sculpté (est. 70 000 euros) et une paire de rampes lumineuses en métal et plaques d’albâtre (80 000 euros). On notera encore une paire d’appliques Chaud portefeuille d’Émile Jacques Ruhlmann (30 000 euros), modèle apparaissant très rarement en ventes publiques, ainsi qu’un grand meuble de rangement de Jean Dunand (est. 60 000 euros), en bois laqué rouge japonais, qui appartenait personnellement à l’artiste et qui est resté dans la famille par descendance.

Autruche, crocodile, mouflon, crapaud…
Le 21 novembre, Christie’s emboîte le pas avec : un ensemble de Carlo Bugatti incluant une table à thé gainée de parchemin, création de 1904 d’une maîtrise technique parfaite (est. 300 000 euros) ; une commode « Rasson » par Ruhlmann (est. 80 000 euros) ou encore un rare guéridon de Clément Rousseau (est. 90 000 euros) en ébène verni, marqueterie d’ébène, palmier et galuchat teinté vert. L’attention devrait se porter également sur des réalisations du couple Lalanne, véritable coqueluche des ventes publiques depuis trois ans. La vente met notamment à l’honneur l’un des six exemplaires du Bar Autruche (1966) de François-Xavier Lalanne (est. 200 000 euros), exécuté en biscuit de Sèvres et acier, et une paire de Croco Consoles (2004) en bronze doré de Claude Lalanne (est. 200 000 euros).

Le show Lalanne se poursuit chez Sotheby’s le 27 novembre avec, au programme, un troupeau de 12 moutons de François-Xavier Lalanne (est. 1,5 à 2 million[s] d’euros), l’un des rares à avoir été conservé dans son intégralité par les propriétaires depuis son acquisition en 1969, mais aussi un Fauteuil Crapaud et une Table Nénuphar (est. 50 000 euros), un secrétaire en bronze Mouflon de Pauline (est. 300 000 euros) ou encore un mouton de laine de 1968 (est. 120 000 euros). En mobilier Art déco, on relèvera une paire de meubles d’appui en chêne gainés de parchemin (vers 1925) par Jean-Michel Frank (est. 250 000 euros). Tajan conclura la saison avec une sélection moins prestigieuse comprenant au mieux une commode « Rasson » (1926) de Ruhlmann (est. 100 000 euros) ; une table du milieu à piétement tripode en lames d’arceau par Eugène Printz (est. 30 000 euros) et une jolie enfilade en bois laqué noir à décor de marqueterie de laiton par Jean Pascaud (est. 20 000 euros).