Art contemporain

L’art contemporain d’Amérique latine

Par Alexia Lanta Maestrati · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 757 mots

PARIS

Après l’Afrique en 2017 et la Suisse en 2018, Art Paris propose cette année un focus sur l’art contemporain d’Amérique latine. L’occasion de nous pencher sur ce marché hétérogène et hétéroclite.

Collectionner -  Du 4 au 7 avril, cent cinquante galeries sont présentes sous la nef du Grand Palais à l’occasion de la 21e édition d’Art Paris Art Fair. Parmi elles, une vingtaine exposent des artistes sud-américains au sein du parcours « Étoiles du Sud, une exploration de l’art de l’Amérique latine ». Le collectionneur y découvre des figures emblématiques réparties le long de la foire, comme le sculpteur cubain Agustín Cárdenas ou Felipe Ehrenberg, personnage clé de l’école conceptuelle des années 1970 à Mexico, au côté de talents plus émergents, à l’instar de Juan Osorno ou d’Edi Hirose, et d’artistes en voie de redécouverte comme Leonor Fini. Ce panel fait écho à la programmation muséale importante que connaît cette scène, notamment en France où, après « Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu » à la Fondation Cartier et « Ana Mendieta » au Jeu de paume, c’est au tour de Lille 3000 de proposer un focus sur le Mexique à partir du 27 avril 2019.

Un marché très fort à Paris

En Europe, « Madrid et Paris sont des portes d’entrée pour la scène de l’art contemporain d’Amérique latine. Madrid est une place institutionnelle majeure, où des collections importantes, comme la Fondation Fontanals-Cisneros, ont élu domicile. Quant au marché, il est plus fort à Paris », souligne Maria Cifuentes, spécialiste de l’art contemporain chez Phillips. Notamment parce que de nombreux artistes comme Jesús Rafael Soto, Carlos Cruz-Díez et Julio Le Parc ont fait le choix de s’installer dans la capitale française.

En vente aux enchères, les grandes maisons proposent des départements consacrés à l’Amérique latine. Certaines, comme Christie’s, organisent à New York deux fois par an des ventes spécialisées, d’autres, comme Phillips, ont arrêté les vacations spécialisées pour mettre fin à « la ghettoïsation ». À Paris, le collectionneur trouve des pièces lors des grandes vacations d’art moderne et contemporain. Parmi les figures les plus récurrentes, notons Roberto Matta, Fernando Botero ou encore Wifredo Lam.

400 000 €

1_Olga de Amaral - Née à Bogota, Olga de Amaral est connue pour ses œuvres de grand format, conçues de fibres recouvertes de feuilles d’or et d’argent. Son travail est marqué par sa relation à l’abstrait qui puise sa substance dans l’art préhispanique. À l’instar de nombreux artistes de cette région, la géométrie tient une place centrale dans son travail. Elle connaît une forte reconnaissance institutionnelle, en France, la Fondation Cartier a récemment montré son travail, et Lille 3000 proposera également quelques-unes de ses pièces.

La Patinoire royale

9 500 € (HT)

2_José Carlos et José Luis Martinat Les deux frères, José Carlos et José Luis Martinat, proposent une série de bronzes politisés. Leur concept s’appuie sur l’idée de déconstruire les symboles politiques des XXe et XXIe siècles, et de les reconstruire dans des sculptures. En les articulant avec l’iconographie religieuse et païenne, le duo souligne les ficelles du marketing politique. Ces œuvres sont en dialogue avec les nouvelles productions d’Alberto Casari, à mi-chemin entre l’art précolombien et l’arte povera, et les gravures sur minéraux de la Mexicaine Paula Cortazar.

Galerie Nosco

De 45 000 à 175 000 €

3_Jorge Eielson À quelques pas de la Maison de l’Amérique latine, la maison de ventes Phillips, implantée à Londres et à New York, présente dans ses bureaux parisiens une exposition de l’artiste péruvien Jorge Eielson (1924-2006). Créateur polymorphe, qui explora aussi bien la poésie et le théâtre que la peinture et la sculpture, Jorge Eielson est notamment connu pour l’usage des Quipus (des nœuds), point d’origine des explorations qu’il commence dans les années 1960. L’exposition propose un regard sur son travail au travers d’une dizaine de pièces.

Maison de ventes Phillips

De 1 000 € (gravures) à 300 000 € (peintures)

4_Leonor Fini Les galeries Minsky (Paris) et Weinstein (San Francisco) proposent une exposition personnelle de Leonor Fini. Née à Buenos Aires en 1908 et décédée à Paris en 1996, Leonor Fini est marquée par sa rencontre avec André Breton et les surréalistes lors de son arrivée à Paris en 1937. Comme les artistes qu’elle fréquente, son travail ne se limite pas à la peinture, elle illustra plus d’une centaine d’ouvrages et créa des costumes et des décors pour le cinéma et le théâtre. À Art Paris, les pièces présentées proposent un univers à la fois onirique et érotique, où des personnages androgynes et des femmes se côtoient.

 

Galerie Minsky, Paris et Weinstein Gallery, San Francisco

« Art Paris Art Fair »,
du 4 au 7 avril 2019. Grand Palais, 3, avenue du Général-Eisenhower, Paris-8e, www.artparis.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : L’art contemporain d’Amérique latine

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