Les toiles monochromes lacérées au rasoir que Lucio Fontana réalise à partir de 1958 sont devenues comme l’emblème de son œuvre.
Ces Attese (Attentes) fascinent par la radicalité, l’élégance, la pureté du geste. Rien de moins formaliste, pourtant, que la démarche de cet artiste dont le parcours, la mobilité intellectuelle, la créativité foisonnante, déconcertent encore, et rendent passionnantes les rétrospectives de son œuvre. Fontana exprime sa vision d’un art nouveau dans le Manifeste blanc rédigé en 1946, en Argentine, avec les artistes du groupe Madi, puis dans les Manifestes spatialistes écrits à Milan dans les années qui suivent. Il s’agit « d’atteindre une forme d’art avec les moyens nouveaux que la technique met à la disposition des artistes. Ni peinture, ni sculpture, mais formes, couleurs, sons dans l’espace. »
Ce programme trouvera ses réalisations les plus abouties avec les Environnements à la lumière noire ou au néon, réalisés en 1949 et 1951. Les tableaux, les sculptures et les céramiques de Fontana découlent, eux aussi, de cette réflexion sur l’espace, la matière, le mouvement. L’espace se cristallise dans les béances des Attese, des Buchi (Trous) réalisés au poinçon ou des Natura, boules en terre cuite littéralement éventrées, comme il est révélé par la ligne virevoltante et fluorescente du néon dans les Environnements.
LONDRES, Hayward Gallery, jusqu’au 9 janvier.
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Fontana, trous, son et néon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Fontana, trous, son et néon