PARIS
Les galeries françaises présentes à la Fiac exposent très majoritairement des artistes étrangers.
Dans les allées de la Fiac qui a fermé ses portes hier, un des sujets de conversation portait sur l’arrivée des grandes galeries internationales à Paris. Celles-ci ne sont pas réputées pour soutenir les artistes français vivants, mais qu’en est-il de la quarantaine de galeries françaises présentes dans la foire cette année ?
Selon notre décompte, celles-ci (hors art moderne et sections Design et Edition) n’ont exposé qu’un peu plus d’un tiers (35 %) d’artistes français contemporains sur leur stand. Avec plus d’une centaine d’artistes originaires de l’hexagone le spectre couvert est large mais pas exhaustif. On a pu voir des artistes en vogue, comme Laurent Grasso à la Galerie Perrotin qui exposait 7 artistes français sur les 16 présentés (44 %) ou Neïl Beloufa chez Kamel Mennour qui montrait 8 artistes nationaux sur les 28 plasticiens présentés (29 %).
La Galerie Ceysson & Bénétière, temple du mouvement Supports/Surfaces, est une des rares qui exposait exclusivement des artistes français (Patrick Saytour, Claude Viallat ou Noël Dolla, également montrés dans le parcours Hors les murs, jardin des Tuileries). Non loin de là, la Galerie Christophe Gaillard proposait une exposition personnelle d’Hélène Delprat, longtemps oubliée du marché.
On comptait 5 artistes français sur les 12 montrés chez Nathalie Obadia (42%), 5 sur 8 chez Loevenbruck (62 %) ou encore 6 sur 15 chez Templon (40%). « La FIAC se veut depuis quelques années essentiellement internationale, et c’est un de ses paradoxes. Mais son ADN ce sont les galeries françaises, qui pour la plupart, représentent naturellement des artistes français. C’est ce qui explique d’ailleurs la controverse récurrente sur la sous-représentation des galeries et artistes hexagonaux. Dans la mesure, où nous sommes insérés dans un écosystèmes français, nous n’avons pas le droit d’être "hors-sol" » explique Anne-Claudie Coric, directrice générale de la Galerie Templon.
Peu de galeries françaises ne montrait que des artistes étrangers. Parmi celles-ci, High Art justifiait ce choix par sa ligne éditoriale tournée vers les pays anglo-saxons. Sur la vingtaine d’artistes qu’elle représente en galerie, seulement deux sont français. « Nous montrons cependant Julien Creuset en ce moment à la galerie, que nous avons aussi présenté pendant Frieze Londres » ajoute Anna Frera, sa directrice.
La Galerie Jocelyn Wolff, offrait un éclairage particulier sur les travaux de l’allemande Katinka Bock, également présentée à Lafayette Anticipations et dans le parcours Hors les murs, mais ne délaissait pas pour autant Elodie Seguin, Guillaume Leblon, Colette Brunschwig. « Nous veillons toujours à ce que nos artistes de la scène française soient tous représentés sur la foire » souligne Jocelyn Wolff son directeur. Dans l’allée centrale la Galerie Chantal Crousel, ne présentait qu’un seul artiste français, Jean-Luc Moulène, sur la dizaine de plasticiens présents, car une « petite partie de notre programme est consacrée aux artistes français, mais elle est primordiale » argumente Niklas Svennung directeur de la galerie.
Une scène locale ne peut se limiter au lieu de naissance de ses artistes. De nombreux plasticiens étrangers ont élu domicile en France. C’est le cas de l’allemand Tim Eitel installé à Paris depuis 10 ans et enseignant aux Beaux-Arts (galerie Jousse), de l’australienne Mel O'Callaghan (Galerie Allen) ou de la syrienne Simone Fattal (Galerie Balice Hertling).
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Fiac 2019, 35 % d’artistes français dans les galeries françaises
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