PARIS
La Fiac 2019 ne surprend pas mais fait le plein de visiteurs dès le premier jour.
Allées bondées, vestiaire complet, dès les premières heures d’ouverture de la 46e édition, la Fiac battait son plein. Il n’est pas certain que cela soit particulièrement favorable aux ventes, car on discute beaucoup dos aux cimaises, mais c’est à tout le moins le signe de la forte attractivité de l’événement. Faut-il y voir un effet de mode ou plutôt celui de la raréfaction des chefs-d ’œuvre en circulation ?
L’art moderne est moins présent cette année sur la foire et cède du terrain à l’art contemporain, ce qui est après tout l’objet de la foire. Il y a bien sûr quelques exceptions notables, ici un Épisode Champêtre (1947) de Jean Dubuffet à la galerie Hopkins, là un Paysage de Provence de Nicolas de Staël chez Applicat Prazan. Mais on ne tombe pas à la renverse devant des pièces muséales. Et Gagosian a beau dérouler une affiche alléchante - Alexander Calder, Alberto Giacometti, Yves Klein, Fernand Léger, Picasso… - sa « French Riviera » se visite davantage pour l’évocation du décor de la Villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat « taguée » par Cocteau dans les années 1950 que pour ses trouvailles. Pour les toiles géantes de Hantaï, il faut aller dans ses locaux du Bourget, plus pratiques d’ailleurs si l’on vient faire ses emplettes en jet privé.
Du côté des galeries qui jouent à domicile, soit un peu plus d’un quart des participantes, le Grand Palais n’est d’ailleurs qu’un bout de la vitrine. Emmanuel Perrotin a réservé sa « salle de bal » du Marais à Murakami, Thaddaeus Ropac montre la dernière production de Georg Baselitz dans son espace de Pantin, et Almine Rech présente une exposition monographique de Karel Appel chez elle rue de Turenne.…
Pour les autres, le format XXL ne s’impose pas vraiment et serait même un peu à l’étroit sous la verrière du Grand Palais, à l’image de ce sac en velours noir surdimensionné de Gina Fischli, monstrueux accessoire de luxe encombrant littéralement la surface de la galerie Soft Opening - sur le secteur Lafayette. Certains osent, a contrario, le petit format comme David Kordansky Gallery qui consacre son stand à une série d’œuvres sur papier de Jennifer Guidi.
Si l’art moderne est en léger recul et les galeries spécialisées en seconde ligne, l’art contemporain pendant ce temps célèbre, parfois en les exhumant, ses figures d’avant-garde, Mimmo Rotella (1918-2006) à la galerie Cardi, Julije Knifer (1924-2004) chez Frank Elbaz, Patrick Saytour (né en 1935) chez Ceysson & Bennetière. Mais aussi ses classiques, telle Dorothy Iannone (née en 1933) chez Air de Paris, Kiki Smith (née en 1954) chez Pace, ou Martial Raysse (né en 1936), en vedette avec une toile historique à la galerie Lévy Gorvy, nouvelle venue sur la foire qui dédie son stand au pop art vu d’Europe. Les nouvelles stars sont dans l’ensemble des valeurs sûres, telle Yayoi Kusama dont Victoria Miro présente une très photogénique fleur en bronze à pois blancs, jaunes et bleus.
Si Sadies Cole HQ ose un stand spectaculaire entièrement consacré au travail vidéo d’Alex da Corte, la peinture, et dans une plus faible mesure, la sculpture, dominent toujours nettement. Pamela Rosenkranz joue avec l’image de l’atelier d’artiste chez Spruth Magers, Andreas Eriksson étale cinq ans de pratique picturale découpée en fragments chez neugerriemschneider, et tandis que Sherrie Levine s’illustre comme une des figures de l’appropriation chez David Zwirner, on trouve ailleurs des redites moins avouables. Mais aussi des tentatives de repousser les limites du medium comme avec les dessins sur iPad de David Hockney Yosemite III, October 5th 2011, (2011) chez Lelong & Co ou les jeux de ping-pong, de l’écran à la toile, du duo Linus Bill + Adrien Horni à la gallerie Allen, l’une des découvertes de cette édition.
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Une Fiac 2019 très attendue
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