PARIS
L’attrait des collectionneurs pour l’art moderne fait grimper les prix.
La 46e édition de la Fiac fait, une fois encore, la part belle à l’art moderne avec pas moins de vingt stands qui lui sont consacrés. Une part qui ne cesse de croître avec l’arrivée, l’an dernier, de Bergamin & Gomide (São Paulo) ou le retour de Gmurzynska (Zürich). Cette année, Lévy Gorvy (London, New York, Hong Kong, Zürich), et Hopkins (Paris) rejoignent la manifestation. « L’art moderne est un socle en France, et sa place à la Fiac a toujours été très importante. Je cherche à la densifier », rappelle Jennifer Flay, la directrice artistique de la Fiac.
Un circuit qui ne passerait que par ces marchands offre l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’extraordinaire foisonnement de cette période. Ainsi la Galerie Minotaure (Paris) pose un regard sur le « Cubisme et au-delà », autour des années 1910. Outre les habituels Picasso et Braque de l’« écurie Kahnweiler », on y voit les époux Delaunay, Frantisek Kupka, Amédée Ozenfant (voir ill.), Louis Marcoussis, Serge Férat, Léopold Survage… On explore aussi d’autres latitudes avec l’hommage au peintre surréaliste chilien, Roberto Matta, couvrant les années 1940 à 1950, sur le stand de Gmurzynska.
Si la faible place accordée aux artistes français contemporains présentés à la Fiac fait régulièrement débat, l’art moderne leur rend justice : Germaine Richier, Jean Fautrier, André Masson, Georges Mathieu ou Pierre Soulages sont très visibles. Tout comme Nicolas de Staël dont on peut apprécier Paysage de Provence (1953), chez Applicat-Prazan, et qui était exposé à l’Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, l’an passé.
Un nom revient particulièrement, celui de Jean Dubuffet, dont les œuvres parsèment les allées (Nahmad Contemporary, Applicat-Prazan et Galerie 1900-2000). La galerie Hopkins organise même une mini rétrospective du père de l’art brut composée d’une vingtaine d’œuvres couvrant la période 1943 à 1984. Sa cote est solide, et il faut débourser quelques millions d’euros pour certaines de ses toiles, à l’instar d’Intervention (1954, voir ill.), chez Karsten Greve.
C’est aussi en millions d’euros qu’il faut compter pour acheter Bionda Nuda - Orizzontale de Michelangelo Pistoletto à la Galerie Tornabuoni Art ou pour Le tambour major de l’armée céleste de Max Ernst, chez Nahmad Contemporary. « Il y a une demande toujours plus forte des collectionneurs qui parfois commencent leurs collections avec les œuvres d’artistes contemporains, puis cherchent les valeurs historiques. Ce sont des valeurs sûres dans un marché moins risqué, avec des cotations plus stables. Aussi, les galeries d’art contemporain cherchent aujourd’hui, de plus en plus, à s’ouvrir au second marché pour conférer un côté historique à leur offre », souligne Francesca Piccolboni, directrice de Tornabuoni Art.
Les galeries spécialisées ne sont pas les seules à montrer de l’art moderne. Ainsi Gagosian propose un ensemble de toiles de maîtres (Picasso, Matisse ou Picabia) autour du thème de la French Riviera.
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Art moderne, valeurs sûres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°530 du 4 octobre 2019, avec le titre suivant : Art moderne, valeurs sûres