Soixante quatre participants attendus au Parcours des mondes qui souffle ses dix bougies.
PARIS - En 2002, lors de la première édition du Parcours des mondes, quelques marchands parisiens s’étaient montrés réticents à l’idée d’apporter leur contribution financière à une manifestation qui se déroulait dans leur quartier, et sous leurs fenêtres. Dix années ont passé et les voix discordantes ont fait place au satisfecit. Signe de l’engouement suscité par ce salon, les effectifs ont plus que triplé passant de vingt exposants en 2002 à soixante-quatre cette année. « C’est pour moi un moment clé de l’année », insiste le spécialiste d’art océanien Anthony JP Meyer. Rik Gadella avait mis sur pied l’événement en quelques semaines en 2002, pour coïncider avec l’ouverture de la Biennale des antiquaires. Le fondateur du Parcours n’avait fait que reprendre et transplanter une formule qui avait fait ses preuves outre-Quiévrain : celle de la Bruxelles non european art fair (Bruneaf). Née il y a 24 ans à Bruxelles, la Bruneaf accueille chaque année pour quelques jours, aux côtés des marchands d’art primitif du quartier des Sablons, un contingent de galeries étrangères qui y louent un espace commercial.
En réponse au succès remporté par l’édition 2011 du Parcours des mondes, de nouvelles candidatures ont afflué. Sept nouveaux marchands viendront donc se joindre, cette année, au bataillon des fidèles. Trois Français, Marceau et France Rivière de la galerie Sao, Stéphane Mangin de la galerie Kanaga implantée boulevard Raspail et Serge Le Guennan, de la galerie SL, sise rue Visconti. On découvrira aussi une belle brochette de nouveaux marchands étrangers : les Belges Laurent Jacob (galerie La Comète à Liège) et Renaud Riley (2RRitual gallery, à Bruxelles) ainsi que la galerie Tambaran de New York (déjà présente sur une précédente édition) et le marchand néerlandais Michel Thieme d’Amsterdam. Preuve de son succès, la manifestation compte cette année plus 50 % de non-résidents. Les Belges arrivent en tête avec quatorze exposants (l’effectif a doublé en dix ans), suivis par les Américains (cinq participants), les Espagnols (trois), puis les Italiens et les Allemands, deux exposants chacun.
Temps fort annuel
La multiplication des galeries belges présentes à Paris en septembre est un signe supplémentaire de la montée en puissance du Parcours des mondes qui tend de plus en plus à éclipser la Bruneaf. « Le Parcours des mondes a pris le pas sur la Bruneaf. Certains collectionneurs ne font plus le déplacement à Bruxelles au mois de juin. Ils préfèrent se réserver pour l’événement parisien, sûrs d’y retrouver le haut du panier des marchands d’art tribal », souligne le marchand Julien Flak qui mitonne depuis un an son programme d’exposition. Cette année, rue des Beaux-arts, ce sera : « Nigeria, les maîtres du mouvement, Mumuye, Mambila, Montol, Chamba, Wurkum ». « Chaque année, nous accueillons, à la galerie en une semaine durant le Parcours, plus de visiteurs que pendant six mois », s’enthousiasme le jeune marchand. D’année en année, l’activité des professionnels ne cesse de se polariser sur des temps forts, de salons en expositions. « Les visites en galerie sont de plus en plus rares, insiste Véronique Du Lac. Nous rencontrons lors du Parcours des mondes beaucoup de nos clients qui prévoient, à l’avance, un budget d’acquisition pour l’événement. » Deux expositions estampillées galerie Alain Bovis seront à l’affiche, en septembre, 38 rue de Seine : « Le primitivisme africain » et « Masques de l’Himalaya, le primitivisme sauvage », pour tenter de happer, quelques minutes, amateurs et collectionneurs.
Du 11 au 16 septembre, mardi 11 septembre 15h-21h, mercredi-samedi 11h-19h, Nocturne le jeudi jusqu’à 21h, Dimanche, fermeture à 17h, www.parcours-des-mondes.com
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Arts premiers : un parcours qui s’allonge
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Abonnez-vous dès 1 €Masque de l'Himalaya, Gurung (?), Népal - XIXe siècle ou antérieur - Bois en métal - 21 cm - Galerie Alain Bovis - Paris - © Photo : Mathieu Ferrier
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°374 du 7 septembre 2012, avec le titre suivant : Arts premiers : un parcours qui s’allonge