PARIS
C’est avec une attention toute particulière à la peinture figurative que la 27e foire d’art moderne et contemporain accueille collectionneurs, galeries et visiteurs dans les espaces retrouvés du Grand Palais.
Pour sa première édition dans les espaces rénovés du Grand Palais, Art Paris 2025 accueille 170 exposants, soit une trentaine de plus que l’année précédente. La foire d’art moderne et contemporain revendique une identité locale (plus de la moitié des galeries sont françaises) et cosmopolite, avec 25 pays représentés. Si l’on trouve quelques enseignes étrangères – Lange + Pult (Zurich, Genève), Tang Contemporary (Pékin), Waddington-Custot (Londres), Wilde (Genève) – parmi les nouvelles venues, l’ouverture internationale d’Art Paris reste concentrée sur son secteur « Promesses », dévolu à la création émergente. Installé sur les balcons Sud, ce secteur rassemble 25 galeries de moins de dix ans d’existence. Parmi ces jeunes structures, certaines sont installées en Afrique du Sud, au Canada, en Chine, au Koweït, au Japon, au Guatemala, et saisissent ainsi l’occasion de participer à une foire parisienne. Les galeries de premier plan (Galleria Continua, Lelong & Co, Loevenbruck, Nathalie Obadia, Michel Rein, Almine Rech, Templon…) reviennent pour cette édition 2025 et sont rejointes par les galeries Mennour, Semiose et le spécialiste d’art brut Christian Berst. La peinture, plus particulièrement la peinture figurative, est une nouvelle fois mise en avant, à travers un parcours intergénérationnel conçu par la commissaire indépendante Amélie Adamo et Numa Hambursin, directeur général du Mo.Co – Montpellier Contemporain.
Alors que les organisateurs de Design Miami ont annoncé l’annulation de sa 19e édition au sein d’Art Basel, à Bâle en juin, Art Paris choisit pour sa part de lancer un nouveau secteur consacré au design et aux arts décoratifs, « French Design Art Edition ». Scénographié par les architectes Jakob + MacFarlane, il réunit des architectes d’intérieur, des designers, des éditeurs et des galeristes spécialisées. La foire confirme par ailleurs son institutionnalisation : outre la remise de prix (prix BNP Paribas, prix Her Art décerné par le magazine Marie Claire en partenariat avec la maison Boucheron) et de conférences, elle déroule un programme hors les murs, réservé aux collectionneurs et aux professionnels avec une trentaine de rendez-vous dans les institutions parisiennes. Les VIP, en signe de bienvenue, bénéficient de pré-ouvertures matinales.
Cette « cristallisation au livre perdu » est caractéristique du travail « avec le temps » de Pascal Convert (né en 1957). L’historien et plasticien est notamment connu pour son immense Panoramique de la falaise de Bâmiyân (2017) qui marquait la disparition des bouddhas géants d’Afghanistan, exposé jusqu’en 2024 au Louvre-Lens. À Art Paris, la galerie RX présente un ensemble de six de ses livres de verre « fossilisés », témoins d’une culture disparue, ou indestructible.
Galerie RX&SLAG,
16, rue des Quatre-Fils, Paris-3e, www.galerierx.com (stand F6)
S’agit-il de tableaux-céramiques ou de sculptures murales ? Les créations d’Héloise Rival (née en 1990) arrêtent en tout cas le regard par la force de l’imaginaire qui semble les avoir façonnées, à partir de terre crue, mais aussi de contes, de mythes et d’une croyance éperdue dans l’art. Après lui avoir consacré son premier solo en début d’année, la galerie Prima, sélectionnée sur le secteur « Promesses », présente une nouvelle série de ses œuvres, en dialogue avec celles du peintre Bryce Delplanque (né en 1993).
Galerie Prima,
13, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris-3e, www.galerieprima.com (stand I17)
C’est pour son exposition au Palais idéal du Facteur Cheval, en regard d’un corpus de la photographe Lee Miller (« Forces Vives », 2024), que Claire Tabouret (née en 1981) a réalisé avec les ateliers d’Aubusson cette grande tapisserie. S’il s’agit de sa première œuvre textile, on y retrouve la mélancolie qui émane de ces portraits de groupe, ici, des adolescentes aux longues chevelures emmêlées regardent le visiteur.
Galerie Almine Rech,
64, rue de Turenne, Paris-3e, www.alminerech.com (stand B7)
Claire Trotignon (née en 1985) compose ses paysages à partir de fragments de gravures du XIXe siècle qu’elle découpe avant de les arranger et de les coller. Sur la page blanche, des architectures s’esquissent à la manière de ruines. Avec cette série cependant, les fonds immaculés cèdent la place à la couleur, dont un bleu lumineux. Le motif géométrique ouvre de nouvelles perspectives et les fragments se mettent à flotter comme en apesanteur.
Galerie 8+4,
13, rue d’Alexandrie, Paris-2e, www.bernardchauveau.com (stand F5)
Inspiration animalière, techniques artisanale tombées en désuétude comme la rocaille de ciment, fonctionnalité kitsch de la sculpture fontaine : tout l’univers de Laurent Le Deunff (né en 1977), rigoureusement facétieux et sérieusement absurde, est dans cette sculpture. Les œuvres de cet artiste discret mais prolifique figurent notamment parmi les collections du Musée d’art moderne de Paris, du CAPC à Bordeaux ainsi que dans celles de plusieurs Frac.
Galerie Semiose,
44, rue Quincampoix, Paris-4e, www.semiose.com (stand C15)
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Art Paris de nouveau au Grand Palais
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : Art Paris de nouveau au Grand Palais